Bulle-  5/02/2017 – Ps 6 ; Mt 8,23-27 ; Lc 19,10 (Thème n° 15 – Jésus est sauveur ! Mais de quoi ?)

Jésus dit : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde ». Voici une phrase qu’on attribuerait plus volontiers à Superman qu’à Jésus. Jésus sauveur, mais de quoi avons-nous besoin d’être sauvé ? Que signifie pour nous ce salut qui est au centre de la Bible et de la Réforme ?

  1. Définition du salut : une expérience de libération

Etre sauvé, au sens strict du mot, cela signifie : tirer d’un péril ou protéger d’un danger. « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu » / « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle ».  Ne nous est-il jamais arrivé de nous sentir en perdition, en danger au point de demander à Dieu de venir nous tirer d’une situation inextricable (Mt 8),  de nous délivrer d’une détresse morale extrême (Ps 6) ? D’échapper au jugement des autres (Lc 19) ?  Nous sommes perdus et nous cherchons des moyens pour nous en sortir… Mais attention aux moyens en trompe-l’œil…

Le mot sauver, dans le NT, est aussi utilisé pour traduire délivrer, libérer. Car il faut bien comprendre ceci : la vie chrétienne est d’abord un vécu, une expérience concrète de salut, de délivrance, de libération. D’ailleurs le point de départ de la foi d’Israël est la libération d’Egypte par l’Eternel. Le point de départ de la foi chrétienne est le salut en Jésus-Christ. Christ nous libère, nous délivre. Nous étions bloqués, captifs. Le salut, c’est une prison qui s’ouvre. De quelles prisons avons-nous besoin d’être libérés ? 4 choses :

  1. Les prisons dont nous sommes sauvés / libérés

 1ère prison dont Jésus sauve/libère : la culpabilité

Qui n’a jamais sombré une fois sous le poids de la culpabilité qui nous fait sombrer jusque dans la dépression ? On se sent coupable de tel échec, de telle souffrance, de tel malheur. Mais Jésus dit : « il n’y a pas à rajouter de la culpabilité à ce qui nous fait souffrir. Tu n’es pas coupable de tous tes malheurs ou de toutes tes souffrances ; et tu ne l’es pas davantage des malheurs, souffrances, fautes ou échecs de tes proches ».

Parfois il est des circonstances où nous sommes réellement responsable, moralement coupables. Je connais quelqu’un qui s’en veut pour le mal commis à sa famille. Cette personne m’a écrit dernièrement (n’habite pas la Gruyère) : « j’ai encore du mal à me pardonner à moi-même pour mes fautes… »  ou « J’ai encore du mal à intégrer le pardon inconditionnel de Dieu ». Voyez-vous, de même que Jésus a pardonné ceux qui ont fait du mal, Dieu nous pardonne, te pardonne de tes fautes et de tes erreurs.

Tu es pardonné pour pouvoir écrire de nouvelles pages et non ressasser la même ; pardonné parce que personne ne mérite de se condamner à perpétuité. Dans son amour, il vient me libérer de la culpabilité et du péché. Retenons bien cette vérité : Christ nous sauve du péché en nous pardonnant et en nous aimant : pourquoi alors me rejeter si Christ m’aime comme je suis ?

2ème prison dont Jésus nous sauve/libère : la mort

Nous mourrons tous un jour. La vie est fragile et éphémère. Ces réalités suscitent souvent angoisse, révolte, peur. La mort me questionne sur la façon dont j’ai utilisé mon temps, si j’ai eu de bonnes relations avec autrui, si j’ai fait ou non le bien. Et puis il y a pour beaucoup cette question : qu’y a-t-il après ? Sans oublier toutes ces petites morts, ces espoirs et ces attentes déçues dans ma vie : celle d’un travail qui réjouit, d’une famille unie, d’une société plus juste, d’une vie épanouie, etc. Mais la résurrection de Jésus nous rappelle que la mort n’est pas la fin. Que nous ne sommes pas destinés au néant. Qu’il y a un avenir, une vie éternelle, l’espérance d’une mort surmontée, dépassée et surtout vaincue. Cette foi/cette espérance nous délivre de la peur de la mort.

3ème prison dont Jésus nous sauve/libère : l’absurde

Beaucoup pensent : pourquoi vivre ? A quoi bon vivre ? Quel sens donner à la vie ? Quand je vois l’état de ce monde à quoi bon ? Est-ce encore sensé de vouloir s’engager ? Ce sentiment d’absurde peut nous paralyser et nous replier sur nous-mêmes, nous conduire au cynisme ou au désespoir voire le suicide. Quand l’être humain ne trouve pas de sens à sa vie il en cherche un au travers de choses très fragiles et éphémères : le travail, l’argent, le sexe, le pouvoir, les loisirs, la famille… tout cela me donnera une raison de vivre et un peu de plaisir. Mais Jésus dit : il ne s’agit pas que de toi et de ton bien-être. La vie a un sens et tu es appelé à aimer, partager, servir, soutenir, témoigner. Autour de nous, en société, en église. Être disciple, suivre Jésus donne un sens à ma vie, me délivre de l’absurde.

4ème prison dont Jésus nous sauve/délivre : le péché

Voilà un mot qui n’est pas à la mode. Le péché est le résultat d’une relation brisée avec Dieu qui nous conduit à faire des choix qui font du tort (à Dieu, autres, moi) – des actes marqués par l’égoïsme, la haine, le rejet, le mensonge, l’hypocrisie, des actes et des paroles blessantes. C’est une réalité nous qui concerne tous. Certains le savent mais d’autres n’ont pas envie de le voir ! Face au péché chacun se justifie ou se déculpabilise en disant qu’il n’est pas pire qu’un autre, qu’il essaie de faire le bien...  Mais Jésus veut nous délivrer de nos vaines justifications et choisit lui-même de nous justifier, par grâce en prenant sur lui, à la croix, notre péché, pour que nous n’en soyons plus esclaves.

  1. La foi : accueillir en soi la présence libératrice de Jésus

Que faire face à ces prisons ? La 1ère chose c’est admettre que j’ai besoin de libération. Cela demande parfois du courage. Mais quand on est en péril soit on essaie de s’en sortir par soi-même soit on appelle au secours. Rm 10,13 : « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (+ Actes 4,12).

Jésus dit « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Ce qui a été perdu, c’est tout ce que nous avions lorsque nous étions dans la présence du Père : joie, paix, sécurité, signifiance, acceptation… voilà ce que nous avons perdu en nous affranchissant de sa présence. Nous sommes devenus esclaves de ces prisons dont je viens de parler. Mais Jésus veut nous donner le salut, en hébreu le shalom, la plénitude de vie à laquelle nous aspirons.

Jésus signifie « Dieu sauve ». C’est sa mission. Il vient opérer une mission de sauvetage que nous ne pouvons pas accomplir par nous-mêmes. Il le fait par amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle ». Jésus, à la croix, est venu pour ramener chacun dans la présence du Père, là où nous sommes en sécurité, là où nous trouvons pardon, amour, vie, signifiance, …

2ème chose : « Quiconque croit en lui ». Le salut ne se mérite pas il se reçoit dans la foi seule. A la croix, tout est accompli.  Le salut est donné. Croire en lui, c’est reconnaitre que Jésus accomplit cette œuvre pour nous. Car nous ne pouvons y arriver par nous-même. Croire en lui, c’est entendre et répondre à son appel fait à chacun : « Il faut que je vienne chez toi ! ».

Question : vas-tu m’accueillir ? Désires-tu me laisser te libérer de tout ce qui t’entrave et t’empêche d’être vraiment libre ? La foi, accueillir Jésus chez soi, c’est laisser son amour nous rejoindre. Par la foi, dans la prière, le culte, la lecture de la Parole nous nous rendons disponibles au Saint-Esprit et nous lui permettons d’agir en nous ; nous le laissons travailler en nous et petit à petit rendre toutes choses nouvelles. Par la foi, Dieu peut nous libérer, nous transformer, susciter une dynamique de changement intérieur, spirituel, personnel. L’essentiel est d’accueillir dès aujourd’hui et chaque jour Sa présence aimante, vivante et libératrice.

Prière : Père, merci d’avoir envoyé Jésus pour cette mission de sauvetage. Merci pour son pardon et son amour qui me permettent de sortir de mes prisons. Ton salut est offert, donné. Je n’ai rien à ajouter, à faire. Je le reçois dans la foi avec reconnaissance. Je veux simplement désormais t’accueillir dans ma vie, viens poursuivre ton œuvre de libération en moi. Que par l’action et la présence de ton SE en moi tu continues d’œuvrer en moi afin que je connaisse la plénitude de vie que tu promets à tes enfants.  Amen

 

Pour aller plus loin

  • En quoi te sens-tu « perdu » aujourd’hui ? Pourquoi appelles-tu Jésus au secours ?
  • Laquelle des 4 prisons te parle le plus ? Pourquoi ? De laquelle te sens-tu libéré(e) ?
  • En quoi être disciple/suivre Jésus peut donner un sens à ma vie ?
  • Le Saint-Esprit a-t-il travaillé en toi ? Quel changement/libération intérieurs ?

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