Nb 6,23-27 ; Rm 12,14 ;  1 Pierre 3,9 : Bénissez ! Dieu est un Dieu qui bénit

Chers amis, la présentation d’Olivia, Baptiste et William m’encourage à parler bénédiction. J’aimerais rappeler que si fondamentalement c’est Dieu qui bénit, c’est bien la prérogative et le ministère de l’Eglise et de chaque chrétien que de « bénir sans cesse au nom de Jésus.

  1. Etymologie – dire et faire le bien

Le mot latin « bénédiction » est formé de 2 mots (bene=bien & dicere = dire) et signifie donc dire qqc de bien, dire le bien sur la personne. Il ne s’agit pas d’une sorte de pensée positive ou de passer la main dans le dos de quelqu’un en lui disant des paroles sympa du genre « vous êtes un gars extra ! ». Ce n’est pas une question d’émotions ou de sentimentalisme. Et encore moins une formule magique ou empreinte de superstition…

En hébreu le mot « barak » signifie quelque chose qui est transmis positivement d’un père à son fils, un héritage (du nom, une fonction de chef de famille…). Une parole qui transmet ce qu’il y a de bon et de meilleur. Au fond, bénir c’est transmettre ce qui est bien, ce qui est bon (et vrai).

Bénir, c’est dire des choses justes et bonnes sur la personne. Mais c’est non seulement les dire mais c’est aussi se mobiliser pour que ce « bien » énoncé par la parole devienne une réalité. Dans ce sens, bénir c’est donc aussi faire du bien à quelqu’un. Par ex. nous pouvons bénir quelqu’un en faisant pour lui toute sorte de bien (idées infinies)… mais en somme tout ce que vous aimeriez qu’on fasse pour vous ! Partout où Dieu bénit, la bénédiction est toujours source de vie. Le propre de la bénédiction est de faire jaillir la vie (seulement accordée qu’aux vivants et pas aux objets).

  1. Bénir ce que Dieu déclare bon

Bénir = dire et faire une bonne chose pour quelqu’un. Mais pas une chose que NOUS avons pensée bonne et vraie. Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est vrai ? Seul Dieu peut dire ultimement ce qui est un bien. Ce que nous appelons/disons « bien » n’est pas forcément bien pour Dieu mais uniquement pour le système de référence qui est le nôtre. Par ex. dans tel système de référence, écraser les autres pour arriver en haut de l’échelle, c’est bien.

Sauf que ce n’est pas à moi de décider au hasard de mes sentiments ou selon ce que le monde pense de dire que telle chose est bonne ou mauvaise. Dieu dit : « c’est bien si j’ai dit que c’est bien et si je dis que ce n’est pas bien ce n’est pas bien ! ». Une chose est bonne seulement parce que DIEU l’a déclarée bonne et vraie. Et quand nous bénissons selon la volonté de Dieu Nb 6 dit que c’est Dieu lui-même qui accorde la bénédiction.

Il nous faut donc voir dans la bible quelles ont été les bénédictions et les malédictions fondamentales que le Seigneur a posées. Il a dit que certaines choses étaient bonnes et d’autres mauvaises. Et la première chose où il  a dit « c’est pas bon » c’est quand Adam était seul. Pour le Seigneur, une vie coupée de toute relation, une vie d’isolement n’est pas une bonne chose. Elle est germe de mort. Dans le système de référence du créateur, l’autonomie, l’être humain sans vis-à-vis, qui est le centre de son monde, qui fixe ses propres lois, c’est une malédiction terrible d’isolement. Or c’est dans la relation aux autres et surtout dans la relation à Dieu que l’homme est véritablement lui-même, que la vie jaillit ! Nous sommes des « être-avec », pour être en relation.

  1. Bénir et ne pas maudire

Si nous sommes appelés à bénir c’est parce que malheureusement nous avons toujours la possibilité de maudire (bénissez et ne maudissez pas). Maudire c’est dire de mauvaises choses (pas dans le sens moral) mais dans le sens de dire une chose qui n’est pas la vérité. Une malédiction c’est faire quelque chose qui en décalage avec le projet de Dieu. Les malédictions  sont des contre-vérités sur les autres : « tu es un incapable ; tu es stupide ; tu ne vaux rien » (et là je dis les plus évidentes…parfois c’est plus subtil et pervers que cela…). Mais pensons aux auto-malédictions c.-à-d. des contre-vérités sur notre propre existence : « je suis nul ». Tout cela est faux parce que personne n’est égal à zéro, ce qui est le sens de nul. Autant de contre-vérités, de mensonges que nous avons reçu, construits ou proclamé sur nous-mêmes qui peuvent prendre une place tellement grande qu’elle pourrit notre vie d’autant qu’en les acceptant ils ont même influencé négativement nos choix.

Parmi les malédictions notons aussi les fausses bénédictions. Par exemple enfermer quelqu’un dans une identité qui n’est pas la sienne « tu es tout le portrait de ton père » ; « je te bénis mon fils tu seras pasteur »…Combien de parents ont plaqué leurs propres désirs sur leurs enfants. Du coup la personne va alors tout faire pour être ce qu’on a dit de lui ou accomplir ce qu’on a dit qu’il serait alors que Dieu n’a jamais désiré cela pour cette personne ! Vous comprenez à quel point nos paroles ont une puissance en elle-même. Aucune parole ne devrait être prononcée à la légère !

C’est pourquoi nous sommes invités à bénir, au sens biblique, élever la voix pour dire la vérité face aux mensonges de l’ennemi. Mais aussi bénir pour opposer à la haine, à la violence, la peur, la mort un autre visage, à savoir celui de l’amour de Dieu qui désire faire du bien à sa création.

  1. Bénir chacun au nom de Jésus

S’il y a bien quelque chose que Dieu a  déclaré bon et même très bon à la création c’est l’être humain ! Donc il faut bénir tout être humain parce que nous sommes les créatures de Dieu ! En effet si vous dites qu’un être humain est une crevure ou qu’il n’est rien, vous êtes juste en train de proclamer l’inverse de ce que le Seigneur a proclamé sur lui. En effet, selon le système de Dieu, tout être humain (je dis bien tout…) a de la valeur, une valeur qui tient au seul fait que nous sommes créature de Dieu.  Ps 139,14 : « je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnait bien ». Le regard de Dieu sur moi prévaut sur tout autre jugement et parole contraire.

Nous sommes effectivement prêts à bénir chaque être humain, individuellement, parce que tout être humain doit être béni, et encore plus par ceux qui agissent au nom de Jésus-Christ. Soyons clairs : quand nous bénissons un être humain nous ne bénissons pas forcément tout ce dont il est porteur = sa haine, certains choix de vie bizarres, des convictions douteuses (suprématistes par ex, etc.) Je ne bénis pas tout cela quand je bénis la personne. Bénir n’est pas cautionner cela. Car quand je bénis, je bénis d’abord et avant tout la créature de Dieu et pas ce qui a été influencé, transformé par la culture, par des habitudes ou l’éducation, etc.

Prenons cette image. Quand nous bénissons nous répétons, nous répondons à la bénédiction de Dieu, nous faisons écho à ce bien. Dans les Ecritures, la bénédiction fait écho, n’est qu’un écho au « bien ! » que Dieu a proclamé sur telle ou telle chose. Quand Dieu nous demande de bénir, c’est qu’il nous offre de poursuivre son œuvre de vie, de bonté, d’amour dans la vie de ceux qu’on aime ou pas et de ceux qui ne nous aiment pas, qui sont les premiers à avoir besoin d’une parole de vie qui aura, on l’espère, un impact.

Chers amis, nous bénissons parce que nous, nous savons que nous sommes des graciés, fils et filles de la bénédiction, capables désormais de voir les autres autrement que dans ce qu’ils font, pas meilleurs que nous mais autant aimés du Père que nous. Nous les bénissons en écho à la grande bénédiction qu’est l’œuvre de Jésus à la croix pour nous tous qui étions ses ennemis. Bénir est un acte d’amour, un écho de l’amour de Dieu pour tout homme et femme. Si nous avons du mal à bénir, à dire et faire le bien, regardons au Crucifié et demandons-lui de nous remplir de son amour. Et commencez dès aujourd’hui à bénir et dites à votre voisin : je te bénis au nom de Jésus !

Prière : Père, tu  veux me bénir et je suis parfois lent à bénir. Pardonne-moi. Aide-moi à vivre selon ton système de référence et à bénir ce que tu regardes comme bon et vrai. Par ton SE, donne-moi de bénir chacun au nom de Jésus, d’être un écho de ton amour envers chacun quel qu’il soit. Amen

Pour aller plus loin 

  • Dieu veut faire du bien à chacun : pourquoi ? A quoi cela t’engage ?
  • Pourquoi est-ce dur de bénir spontanément quelqu’un qui t’irrite ?
  • En quoi la bénédiction fait jaillir la vie, est source de vie ?
  • Quelles contre-vérités, fausses identités ont été posées sur toi ? Refuse et brise-les !
  • Quelle personne Dieu t’invite-t-il à bénir (lui dire et lui faire du bien) ?
  • Si Dieu déclare très bon tout être humain, quel regard porter sur moi et autrui ?

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