Prédication 11 juin 2017 : JC, pourquoi ai-je du mal à en parler ? 1 P 3,15 ; Lc 9,18-20 ; Ac 4 ;

Jésus, pourquoi ai-je du mal à en parler ?  En Suisse nous sommes timides et nous ne crions pas sur les toits notre foi. Comme si c’était une vertu ! Mais comment dépasser nos inhibitions ?

1er point : Qu’est-ce qui fait que nous avons de la peine à parler aux autres de ce en quoi nous croyons ?

  • Je ne suis pas assez instruit 

Les autorités religieuses s’étonnent que les disciples sont « des hommes simples et sans instruction ». Pas besoin d’avoir fait l’uni ou fait de la  théologie  pour parler de Jésus ! Le groupe chrétien Exo chantait « pas besoin diplôme, pas besoin latin, juste aimer son nom et son esprit saint ».  Bien des personnages bibliques n’avaient aucune qualification particulière et certains disciples n’étaient que de simples pêcheurs. Cela n’a rien à voir avec nos compétences intellectuelles. D’autant que Dieu a même envoyé des personnes qui ne savaient pas bien parler. Parler de Jésus est une affaire de cœur. Jésus n’est pas une théorie à défendre mais un nom à connaitre et à faire connaitre. Pas besoin d’avoir lu mille livres, juste la Bible.

  • Je crains de ne pas savoir quoi dire 

Pierre ne faisait qu’annoncer la mort, la résurrection et la puissance de Jésus capable de remettre un homme en marche. Dieu désire se faire connaitre. Le mot connaitre n’évoque pas un savoir intellectuel mais une relation intime entre deux personnes. Vous n’avez rien à prouver seulement dire avec vos mots ce que vous connaissez de Jésus. Vous parlez facilement de ce que vous connaissez n’est-ce pas ? De ce que vous avez vécu avec telle personne, de ce qu’elle représente pour vous et surtout ce que cette personne a fait d’important ! Si vous avez cette relation de proximité avec Jésus alors vous n’aurez pas de mal à parler de lui ! Jésus n’a-t-il en rien transformé nos cœurs qui fasse notre joie et ne mérite qu’on le partage aux autres ? En quoi son amour fait-il une différence dans nos vies ?

  • Je manque d’assurance / intimidé (peur)

Parfois nous craignons le regard des autres, du quand dira-t-on, de la moquerie. Les autorités constatent que les disciples parlent avec assurance. D’où vient cette assurance ? Ils savent que Jésus est avec eux et que le Saint-Esprit les assiste dans leur démarche (v.31). Ils ne comptent pas sur leurs propres forces mais sur la force de l’esprit de Dieu. Mais ils sont aussi portés par l’amour de et pour Jésus dans leurs vies. Cette relation au Christ est si forte et si réelle que même sous la menace il leur est impossible de « renoncer à parler de ce qu’ils ont vu et entendu ».  Je ne dis pas que c’est toujours facile. Mais pensons-y : Jésus est mort pour moi… et j’aurais peur d’un peu de moquerie ? Récemment, 30 coptes ont préféré mourir que renier leur foi…

  • Je ne veux pas offenser ou choquer 

Parce que les autres ne croient pas en Jésus ou croient en autre chose il faudrait ne pas en parler par peur de les choquer ? Qu’est-ce qu’il y a de choquant de parler de quelqu’un que nous aimons ? Au pire ils changeront de sujet. Au mieux ils voudront comprendre pourquoi vous aimez cette personne, pourquoi vous agissez de telle ou telle façon. Pierre a dit : « soyez prêts à rendre compte de l’espérance qui est la vôtre ». Et il ne s’agit rien de moins que de cela : partager ce que vous connaissez de Jésus, pourquoi vous l’aimez et quelle différence il fait dans votre vie ! Vous n’imposez rien à personne, vous ne faites que présenter une personne !

  1. Jésus : un nom comme un autre ? De quoi se défendre un peu !

Un autre problème est que nous avons intégré l’idée (et accepté) que dans notre société les questions de foi relèvent de la sphère privée ; que nous sommes une société relativiste où toutes les religions se valent et que donc aucune affirmation religieuse ne peut prétendre être érigée en valeur/vérité universelle et absolue. Comment dans cette perspective oser affirmer que « le salut ne s’obtient qu’en Jésus, car, nulle part dans le monde entier, Dieu n’a donné aux êtres humains quelqu’un d’autre par lequel nous pourrions être sauvés ». Beaucoup vous diront : au nom de quoi pouvez-vous dire que Jésus est le seul qui sauve, qu’il est le seul chemin vers Dieu ? C’est très exclusiviste comme affirmation, vous devez reconnaitre que c’est arrogant que de prétendre détenir la vérité dans une société pluraliste comme la nôtre !?

Le fait est que ce n’est pas nous qui disons cela (le salut ne s’obtient qu’en lui) mais Jésus lui-même. Donc soit ce qu’il dit est vrai, soit c’est faux. Cela ne peut pas être à moitié-vrai. Aucun autre chef religieux n’a prétendu être le chemin vers Dieu. Il n’y a en effet aucune raison de croire en Jésus plus qu’un autre s’il est identique à tous les autres ! Un responsable chrétien japonais (T. Kagawa) raconte sa conversion : « Je suis reconnaissant pour le Shinto, le bouddhisme, le confucianisme. Je dois beaucoup à ces croyances. Pourtant aucune d’elle n’a pu répondre sur le moment aux besoins les plus profonds de mon cœur. J’étais un pèlerin fatigué d’errer au milieu des tragédies de ce monde. Le bouddhisme enseigne la compassion mais personne n’avait encore dit « ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour tous pour la rémission des péchés ».

Aucun chef spirituel n’avait dit cela… Alors soit il n’est pas Fils de Dieu et il est pire que les autres maitres spirituels qui eux étaient assez humbles pour ne pas tenir des propos aussi mégalos ! Soit il est Fils de Dieu et donc il est un chemin supérieur qui mène à Dieu, Dieu fait chair. Dire cela n’est pas arrogant ou prétentieux, c’est logique ! Cela a forcément une implication forte pour chacun ! On ne peut pas dire que Jésus est comme les autres et en même temps PAS comme les autres ! A chacun de cheminer avec cette affirmation !

  1. Comment avoir moins de mal à en parler ?
  • Saisir l’importance et l’urgence du nom de Jésus

Quand on a voulu interdire à Pierre de parler et d’enseigner au nom de Jésus il leur demande si c’est plus juste d’obéir aux hommes qu’à Dieu. Sous-entendu pour eux c’est une question d’obéissance à Dieu lui-même ! Ils répondent à un appel supérieur. Ce n’est pas une option facultative. Cet homme qui vient d’être guéri l’a été par la puissance du NOM de Jésus (versets 7-10) dira Pierre. Alors on continuera ! La réalité du salut et de l’amour inconditionnel de Dieu pour nous prime sur le jugement des hommes.

  • Connaitre avant de faire connaitre.

Les autorités « reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus ». Effectivement ils suivaient Jésus et passaient du temps avec lui, l’écoutaient, parlaient ensemble. Et nous ? Sommes-nous compagnons de Jésus ? Si nous passons du temps dans sa présence, dans l’écoute de la parole et la prière, nous devenons compagnons et ce sera donc plus facile de parler de lui. Posons-nous la question : que représente pour moi Jésus ? Cela nécessitera peut-être de prendre le temps de cheminer et de redécouvrir personnellement l’amour de Dieu pour soi. Il est plus naturel de transmettre ce dont je suis convaincu et ce que j’ai moi-même reçu.

  • Humilité et cohérence

Parler de Jésus n’est pas se mettre au-dessus des autres. Si Jésus est le seul nom qui sauve c’est reconnaitre soi-même nos propres besoins, faiblesses, manquements. Témoigner de la vérité c’est être aussi prêt à agir envers autrui avec vérité, c.-à-d. comme Jésus a agi envers nous : avec grâce, amour, esprit de service. Si Jésus est amour, je devrais pouvoir refléter son amour…

  • Prier pour avoir le courage et la guidance de l’esprit

Face aux menaces, les disciples étaient plein de courage. Prions Dieu d’augmenter notre courage. Il est prêt à nous aider au travers de son Saint-Esprit. « Vous recevrez une puissance et vous serez témoins… ». C’est le SE qui permettait aux disciples d’annoncer la parole. Cela dépend encore et toujours de sa force/puissance, pas de la nôtre.  Demandons-lui de nous équiper, de pouvoir en parler avec justesse, au bon moment, au bon endroit, aux bonnes personnes. Pour terminer Jésus a dit « n’ayez pas peur » ! N’aie pas peur, je suis avec toi, je te donnerai les bons mots, la force et le courage pour annoncer mon NOM. Annonce mon nom et moi je ferai le reste ! Amen

Prière : Père, moi en pays libre je n’ai rien à craindre sinon un peu de moquerie. Aide-moi par ton SE à ne plus avoir peur d’ouvrir ma bouche et à bannir toute crainte. Fais-moi toujours plus comprendre l’importance de ton nom et de saisir à nouveau l’amour que tu as pour moi afin que je puisse transmettre ce qui m’habite et que d’autres puissent en vivre.

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