Prédication Esaïe 30,1-18 (v.15) 16 juillet 2017

« Car ainsi a parlé le Seigneur, l’Éternel, le Saint d’Israël : « C’est dans le retour et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force ». Voilà un défi et une promesse !

Revenons au contexte. Nous sommes sous le roi Ezéchias et Jérusalem est menacée par le roi d’Assyrie Sennachérib. Son idée est alors de faire alliance avec l’Egypte pour se défendre. Des judéens ont même apporté des pots-de-vin en Egypte. Certains se seraient même réfugiés là-bas se croyant en sécurité. Ils ne consultent pas Dieu, ils ne veulent entendre que des bonnes nouvelles et refusent la vérité et les avertissements communiqués par les prophètes. Ils se voilent la face devant la réalité du moment. Ils préfèrent le mensonge et les illusions qui procurent un sentiment de sécurité. Dieu leur montre la voie du salut mais Dieu leur dit « vous ne l’avez pas voulu ! ».

Israël a refusé de suivre cette voie et de mettre sa confiance en Dieu. Dieu les avertit : ton salut et ta force ne se trouvent pas là où tu crois ! L’Egypte ne te sera d’aucun secours. Comment pourrions-nous blâmer Israël ? Ne sommes-nous pas un peu comme lui ? Comment réagissons-nous devant le danger, les attaques de l’ennemi, les combats que nous devons mener, le péché qui nous assaille ? Quand l’ennemi vient vers toi, que choisis-tu ? La fuite ou la confiance ? Question : où vais-je trouver salut et force ? Car c’est bien là ce que Dieu veut nous offrir. Salut et force sont en Dieu. Par définition Dieu est salut et il est force ! Le salut c’est la liberté retrouvée. La force c’est notre sécurité en Dieu empêchant nos ennemis de vaincre.

  1. Le salut est dans le retour et repos

Certaines Bibles traduisent faussement par tranquillité, et il est plus juste de parler de retour, sous-entendu de retour à Dieu. Ce retour évoque la repentance, la conversion bien sûr, ce demi-tour vers Dieu où l’on revient à lui après s’en être détourné pour y recevoir son pardon (garantit notre repos spirituel). Ce retour implique de laisser tomber nos fausses sécurités et notre orgueil et c’est vrai que cela demande du courage.

C’est pourquoi je le lis aussi comme un retour aux sources, en méditant les œuvres passées du Seigneur qui ont construit la foi d’Israël et la nôtre. Quand mon présent et mon avenir semblent en danger, je fais mémoire de tout ce que Dieu a accompli par le passé. Cela fortifie et nourrit notre foi. Notre foi s’appuie sur l’assurance qu’il ne nous a jamais abandonnés, qu’il a toujours été avec nous et pour nous et qu’il le sera toujours. Et puis au v.15 il est dit « voici ce que dit le Seigneur, l’Eternel, le Saint d’Israël ».

Pas juste « voici ce que dit Dieu ». Ses noms rappellent ainsi son identité profonde : créateur, libérateur, celui qui a scellé une alliance avec nous et qui ne s’en dédiera pas. Une alliance d’amour qui fonde notre confiance.

Le repos va de pair avec ce retour. Il ne s’agit pas de se mettre les doigts de pieds en éventail sous les cocotiers ! Vous pouvez être au repos mais ne pas être dans le repos. Ce mot implique l’idée de « rester, demeurer » sous-entendu dans la présence de Dieu. Le repos c’est être en Dieu et donc trouver en lui un contentement intérieur, une paix, une joie, une assurance, une confiance que l’ennemi fait tout pour nous voler. Autant dire que cela m’invite à analyser : comment je gère ma relation à Dieu au quotidien et quelle place je lui laisse ? En musculation on dit que le muscle ne se construit pas pendant l’effort mais pendant le repos. Le muscle est sollicité pendant l’effort mais c’est durant le repos qu’il se fortifie et se construit. Je crois que le combat actif c’est un peu cela, nous utilisons les armes que Dieu nous donne, mais la plus grande part de la bataille c’est de maintenir notre position de confiance et de calme en Lui. Nous expérimentons Sa force de plus en plus concrètement.

  1. La force est dans le calme et confiance

Je ne suis pas dans le calme parce que je suis isolé du bruit. C’est un état d’esprit tranquille, plein de sérénité libre de toute excitation et agitation. Nous sommes invités au calme parce que l’impatience, l’agitation, la méfiance devant les problèmes ne font rien qu’aggraver la situation et augmentent la souffrance. Imaginez un prisonnier qui essaient de se défaire de ses entraves et qui secoue avec force ses barreaux, cela ne fait qu’augmenter sa peine et son découragement. Ses efforts sont vains. Devant nos ennemis on peut se démener, essayer d’en faire toujours plus avec nos propres efforts. On s’agite dans tous les sens au lieu de rester au calme.  Mais Dieu dit : « le calme se trouve dans ma présence, près des eaux paisibles ». Le calme est une attitude intérieure. Mais il est vrai quand même que cette attitude dépend des préoccupations de ma journée. Question : est-ce que je sais me mettre au calme, est-ce que je sais m’arrêter et refuser ce qui n’est pas important et indispensable à ma vie pour libérer mon esprit et le tourner vers Dieu ?

Enfin, en quoi je place ma confiance ? Il y a tellement de choses dans lesquelles nous mettons notre confiance et sont, croyons-nous, notre sécurité. La 1ère d’entre elle c’est notre intelligence et nos connaissances (Pr 3,5 : « ne te fie pas à ta propre intelligence mais place toute ta confiance dans le Seigneur »). Dieu ne nous demande pas de ne pas réfléchir, mais d’aborder les situations avec sa sagesse et son esprit. Très tentant aussi de mettre sa confiance dans ses propres talents et capacités. On se sent très utile mais l’orgueil n’est jamais loin de se prendre pour Dieu ! Confiance dans mon expérience ? Limitée…Dans ma réputation ? Un mauvais choix et elle est perdue à jamais ! Dans les possessions ? Nous pouvons tout perdre en un instant… Les judéens ont cru bon de vouloir régler les choses par leurs propres moyens, d’aller au combat avec leurs forces… Mauvaise idée. Plus vous avez confiance dans vos “chevaux moteur“, plus vous deviendrez faible et sec. Ce sera source de déception, de stress, de fatigue voire de dépression.

Le message rejoint celui de l’évangile. Je dois décider en qui, en quoi je me confie. Je dois décider de faire confiance seulement en Christ et non en moi-même. Car la confiance en soi-même, s’appuyer sur ses propres forces et sur ce que je viens d’évoquer est une forme d’idolâtrie. Tout ce vers quoi je me tourne avant de me tourner vers Christ est idolâtrie. Il n’y a qu’un seul Dieu et ce n’est pas moi. Ps 46,10 : « Sois tranquille et reconnais que je suis Dieu ». Et quel Dieu nous avons ! Si je ne dors pas tranquille c’est qu’inconsciemment nous savons que nos fausses sécurités sont fragiles. Confessons plutôt avec le Ps 18,2 : Je t’aime, Seigneur, tu es ma force. Le Seigneur est pour moi un rocher où je suis à l’abri du danger, une forteresse où je suis sauvé.

  1. Salut et force sont ultimement en Jésus-Christ

Si Dieu reproche à Israël son comportement, ce passage se termine par une promesse de réhabilitation : « cependant l’Eternel n’attend que le moment de vous faire grâce, c’est pourquoi il se lèvera pour vous manifester sa compassion (v.18) ». Cette parole s’est accomplie en Jésus-Christ. Le salut et la force nous sont donnés par Jésus-Christ. Tu n’as pas à lutter pour obtenir ce qui t’est déjà donné ! Jésus est mort sur la croix pour vaincre l’ennemi de nos âmes. Tu n’as plus à t’agiter et à chercher du secours ailleurs qu’en lui pour être sauvé, délivré, libéré de tes ennemis. Devant mes ennemis, je peux agir de deux façons : agir avec mes propres forces ou m’appuyer sur l’œuvre de la croix. Tu peux t’appuyer sur l’œuvre accomplie par Jésus avec confiance. Oui, tu as des batailles à mener, mais sache que le combat est déjà gagné. Pas avec tes forces mais avec celle de Christ. Pas avec tes armes charnelles mais avec celle de l’esprit de Dieu. Pas en t’éloignant de lui mais en demeurant en lui. Il attend que nous retournions à lui et lui fassions confiance. Notre salut (liberté), notre force (sécurité) sont en Jésus ! Reviens à lui, demeure en lui, reste au calme et fais lui confiance… et vois le agir !

Prière : Père, en toi sont mon salut et ma force, car tu es toi-même salut et force. Pardonne toutes les fois où j’ai voulu mettre ma confiance ailleurs qu’en toi. Donne-moi de retourner à toi dans une vraie repentance, j’y trouverai le pardon qui renouvelle. Renforce ma confiance en toi. Dans le calme je demeure en toi et médite sur ton nom, sur tes œuvres passées et surtout ton œuvre accomplie en Jésus-Christ à la croix. Merci car je peux me réjouir de ce que tu m’as déjà donné. Aide-moi à prendre le temps de demeurer en toi là où je puise ma force. Je décide de m’appuyer sur toi et de te laisser agir dans ma vie.

Pour aller plus loin

  • Est-ce que je sais me mettre au calme, m’arrêter et refuser ce qui n’est pas important et indispensable à ma vie pour libérer mon esprit et le tourner vers Dieu ?
  • Comment est-ce que je gère ma relation à Dieu au quotidien et quelle place je lui laisse ?
  • Quels sont mes chevaux-moteur en qui j’ai tendance à placer ma confiance ?
  • Connais-tu tes ennemis intérieurs ? Quels sont tes combats actuels qui méritent d’être menés avec la force et l’esprit du Christ ? Prie et demande soutien !
  • En quoi j’ai besoin d’effectuer un retour à Dieu ? Quand Dieu a-t-il été là pour moi ?

 

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