Slam de Doan Ayer: Pour une foi qui fasse la différence

Dieu, plus qu’une philosophie ou une source d’énergie, 

incréé, infini, 

il est au-dessus de tout ce qu’on s’imagine. 

Si je peux mettre ce Dieu dans mon cervelet, 

il ne vaudrait pas la peine d’être adoré. 

À Moïse, il a dit : Je suis. 

Et seul Je suis peut dire qui tu es. 

À force de regarder à Lui, on finit par le voir en nos êtres. 

Le secret, c’est le lieu secret. 

Tout part de l’intimité, c’est comme ça qu’on aime et qu’on n’est pas intimidé. 

On ne peut pas faire pour qu’il nous aime plus. 

La bouche de Dieu n’est pas fermée, mais est-ce que ta Bible est ouverte ? 

Communiquer avec Dieu n’est pas passer une commande. 

Dieu ne parle pas que d’une seule manière. 

Si tu restes fixé sur une, 

comment entendre une autre ? 

Le Seigneur est celui qui règne et qui décide. 

Regarde, le terme Sauveur apparaît beaucoup moins que Seigneur dans la Bible. 

Attends, mais c’est déjà qui au service ? 

La réponse peut t’indiquer si tu agis en croyant ou en disciple. 

Son mandat n’est pas que nous allions à l’église, 

mais que du dimanche au lundi, ce soit nous qui soyons l’église. 

Comme disait Hudson Taylor : 

« Soit il est Seigneur de tout, soit il n’est pas Seigneur du tout. » 

Évangéliser, c’est pour aujourd’hui. 

Au paradis, qui pourra le mettre dans le planning ? 

Si tu ne peux pas prêcher comme Paul, il y a quand même moyen que, comme Paul, tu pries. 

Prier pour le fardeau des âmes, les opportunités et l’audace. 

Il faut qu’on soit des pêcheurs d’hommes, pas des gardiens d’aquarium. 

Jésus a dit : « Allez ! » 

Heureux les persécutés. 

En plus, il y a plus de bonheur à donner. 

Nous sommes à l’image de Dieu. 

« Je te loue de ce que je suis une créature merveilleuse. » 

Mais où sont passés les pêcheurs ? 

C’est vrai qu’il y a des fautes, 

mais on est devenu des saints, et ça, c’est bien heureux. 

Ce n’est pas les actes qui définissent qui je suis. 

Dans ta glace, regarde comment tu peux voir Jésus. 

Attaché à Lui, on ne forme plus qu’un esprit. 

Tout a changé dès que je l’ai su. 

Il a dit qu’il est tous les jours avec nous, 

pas seulement quand on prie 

ou qu’on lit la Bible. 

Il veut prendre part même à l’infime partie de nos vies : 

là, quand on joue, là, quand on s’ennuie, 

là, dans le jour, là, même dans la nuit. 

Même si des hommes condamnent, 

en prison, 

tu peux être libre avec le Dieu qui est toujours présent.

Prédication sur Mt 13,31-33 et Mc 5,18-19 et Jn 7,37b-39a

Pour une foi qui fasse la différence

Bien-aimés du Christ,

Faire la différence… c’était le nom de nos soirées intergénérationnelles du printemps dernier. Notre foi en Jésus fait-elle une différence dans nos vies ? Elle devrait, n’est-ce pas ?…

Imagine un instant ceci : Si tu enlevais de ta vie Jésus… qu’est-ce que ça changerait pour toi ? Qu’est-ce que ça changerait concrètement dans ta vie, dans tes habitudes, dans tes priorités ? Ou est-ce que ta vie continuerait la même ?

On pourrait élargir la question de façon douloureuse : S’il n’y avait plus de paroisse protestante à Bulle, est-ce que la communauté locale le remarquerait ?

Jésus nous a appelé à avoir une foi qui fasse la différence là où nous sommes. Et dans les 2 textes bibliques que nous avons lus, il nous dit comment c’est possible.

Regardons ça.

Le levain sert à faire lever la pâte à pain. Tout seul, il ne sert à rien.

Si ma foi, si ce que je crois de Jésus, je ne le mets pas en contact avec ma vie concrète, ma foi est stérile et inutile.

Si je crois en Dieu juste pour aller au paradis à ma mort… autant ne pas croire.

On l’a vu dans le témoignage d’Harimisa, intégrer ce que je crois, intégrer le fait que Dieu m’aime d’un amour inconditionnel et éternel dans les défis que la vie me présente, ou dans les épreuves que je vis, cela fait une différence. Même si cela ne va pas sans lutte.

Il y a la réalité de mes circonstances qui parfois nous fait douter de l’amour de Dieu pour nous, ou de la souveraineté de Dieu : accident, maladie, perte d’emploi, rupture de relation, etc. S’accrocher alors aux promesses de Dieu aide. S’accrocher… je devrais plutôt dire mêler ses promesses à ces circonstances. Seigneur, je crois que tu es avec moi, je sais que tu m’aimes, je crois que ce que je vis ne t’est pas indifférent. Merci d’être avec moi… S’il te plaît aide-moi à te faire confiance et guide-moi.

Intégrer dans ma vie ce que je découvre sur Dieu et sur moi-même dans la Bible peut aussi me conduire à de sérieuse remise en question, à reconnaître que je me suis trompé, à demander pardon au Seigneur et à prendre un nouveau chemin, une nouvelle habitude… Seigneur qu’est-ce que tu penses de ma journée ?… C’est vrai, Seigneur, ce choix, cette attitude, cette parole que j’ai eue n’était pas à ton honneur… j’ai blessé un tel, je me suis fait du mal aussi… Et sur ce point, je me rends compte que je ne suis pas libre… je suis encore prisonnier de la peur de manquer, de celle du rejet… Pardon Seigneur. Aide-moi demain à être plus sensible à ta présence… à ce que tu essaies de me dire pour me guider… Aide-moi à être cohérent avec toi, avec ce que je crois.

Mais oser intégrer notre foi dans notre quotidien bien concret fait lever notre vie. Ça lui donne progressivement un autre goût. Ça nous permet progressivement de mieux faire confiance face aux difficultés de la vie. Ça nous permet de mieux garder le cap branché sur Jésus et son amour pour nous. Mettre en pratique ce que nous croyons est la 1ère façon de laisser notre foi faire la différence. Passer d’une foi cérébrale à une foi du cœur, d’une foi théorique à une foi mise en pratique.

Je fais une parenthèse boulangère : le boulanger produit son levain à partir d’un peu de pâte du jour d’avant à laquelle il mêle de l’eau et de la farine nouvelle. Tu fais tes expériences avec Jésus, ne les oublie pas, consigne-les, souviens-toi… c’est comme la vieille pâte.

Mais on ne vit pas sur son passé. On vit de son présent : il s’agit de continuer à mettre en pratique ce qu’on a déjà vécu et expérimenté et de laisser le Saint Esprit y mettre sa touche, son influence, pour que levain de hier soit levain pour aujourd’hui. Jésus n’a-t-il pas dit que nous devions le recevoir sans cesse à nouveau pour que son Esprit agisse en nous. Je ferme la parenthèse.

La 2e façon de laisser notre foi faire la différence c’est d’oser le défi de la graine de moutarde. Nous sommes parfois tentés de rester bien au chaud entre nous… entre personnes qui croient la même chose, qui ont la même foi. Mais Jésus nous veut dans ce monde pour y faire la différence.

Tu te diras peut-être que ta petite personne, si insignifiante, ne peut pas faire la différence. Et justement, oui… La plante de moutarde n’a sans doute pas conscience du bien qu’elle procure, de la différence qu’elle fait dans la vie des petits oiseaux qui s’y abritent et s’en nourrissent. Jésus est clair : cette petite graine insignifiante, minuscule, une fois semée a un grand effet. Sans t’en rendre compte, tu peux être témoin de la présence en toi de plus grand que toi. Ton attitude peut interpeller ton entourage. Ta foi peut encourager. Ton amour consoler. Ton intégrité au travail peut surprendre. On a entendu cela dans le témoignage d’Yvan : toi qui est jeune… as-tu imaginé qu’en parlant de ta foi et de ta vie tu ferais autant de bien à des plus âgés que toi ?

Imagine cet homme de l’évangile que Jésus vient de guérir et qui se sentait bien tout près de Jésus… en sécurité… le voilà que Jésus le renvoie chez lui pour être témoin de ce qu’il a vécu. Pas juste en racontant sa guérison, mais en vivant, en étant un homme nouveau, différent.

Vivre ta foi au milieu des non-croyants va aussi te faire grandir, car, eux, ils ne se privent pas de te renvoyer à toi-même en te questionnant ou en te mettant face à ce qu’ils jugent être tes incohérences. Cela nous fait grandir et approfondir notre relation à Jésus.

Passer d’une foi intime et personnelle à une foi témoin, engagée et exposée.

Tout jardinier sait que de planter une graine sans l’arroser ne sert à rien. La graine se perdra. Il faut de l’eau. Et encore une fois, j’en reviens à ce que Jésus disait : sans lui qui est la source, sans son Saint Esprit, nous ne pouvons rien. Nous avons besoin de nous laisser remplir, abreuver, de son Esprit continuellement. Pas juste une fois lors d’une expérience qui nous a marqué et fait du bien. Mais continuellement, aussi dans le quotidien de nos rencontres avec Lui dans la prière et la Bible.

Amen.