Bulle, 9 juillet 2017. Comment trouver le repos spirituel et alléger nos fardeaux ?

Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai le repos » dit Jésus. Le mot grec pour fatigue ici désigne une fatigue physique et morale résultant d’un coup reçu. Mais derrière il y a aussi les notions d’épuisement, de lassitude et d’abattement. Cette fatigue est physique mais elle est aussi spirituelle, intérieure. Cet été, Jésus veut nous emmener au calme près des eaux paisibles pour être renouvelé intérieurement. Pour cela, il propose une démarche en 3 temps, correspondant aux 3 verbes : venez, prenez, apprenez.

  1. SE TOURNER VERS JESUS (Venez à moi…v.28)

Dans la Bible les personnes venaient à Jésus pour y trouver le pardon, des réponses à leurs questions, la guérison, la vie éternelle… alors pourquoi pas aussi  le repos quand nous sommes las, épuisés spirituellement ? Ce repos qu’il promet ce n’est pas de l’inactivité mais bien plutôt une âme comblée d’amour, de joie, de paix, de contentement, de guérison dont elle a besoin jour après jour mais qui lui sont volés du fait de multiples tensions, difficultés liés à nos relations, notre travail, etc. Es 40,29+31 : « Dieu donne la force à celui qui est fatigué et il multiplie les ressources de ceux qui sont à bout. Ceux qui comptent sur l’Eternel renouvellent leur forces ». Ces forces ne sont pas en nous, elles ne peuvent venir que de l’extérieur, de Dieu. Sauf que choisir d’aller à Jésus, se tourner vers lui n’est pas un choix premier ni automatique. Si nous n’allons pas à lui c’est parce que 1/ nous croyons pouvoir gérer tout cela par nous-mêmes. Et 2/ nous oublions qui est vraiment Dieu : un père aimant qui prend soin de nous et vers qui nous pouvons aller comme un enfant va vers son père.

Notre âme qui est le lieu de notre volonté/pensées/émotions endommagées par ces coups reçus depuis notre enfance ne peut trouver ce repos et être restaurée que par l’esprit qui nourrit notre âme. Bien sûr des personnes essaient par elles-mêmes, avec des moyens charnels de s’en sortir mais c’est une perte de temps. Ce repos ne vient pas de lois à observer, d’un programme, mais d’une personne : Jésus, qui est Dieu.  Il nous dit : « Viens à moi, arrête-toi un peu, passe du temps avec moi ; recherche ma présence qui allège ton fardeau ». Notre communion avec Dieu va en fait nous permettre un travail utile et spirituellement productif.

  1. ABANDONNER LE CONTROLE (prenez sur vous mon joug v.29a)

Le joug était compris comme une exigence spirituelle (lois) imposée par les religieux qui empêchait les gens de trouver le repos intérieur. Ils étaient plus tourmentés qu’autre chose.  Le joug de Jésus n’est évidemment pas un fardeau supplémentaire ! Pourquoi prendre son joug ? Un joug était une lourde pièce de bois qui attachait deux animaux ensemble pour leur faire tirer une herse.

Cet objet dit 3 choses. C’est d’abord le symbole même du partenariat. Les deux animaux travaillant ensemble, en équipe, le fardeau est donc partagé et la charge allégée. Nous ne portons pas la charge tous seuls. Unis à Jésus il nous assiste et porte avec nous la charge, il la partage. C’est pourquoi il dit qu’il est léger. Ps 55,22 dit : « remets ton sort à l’Eternel et il te soutiendra ». Dieu a des épaules plus larges que les nôtres. Si nous nous sentons accablés c’est parce que nous ne partageons pas le joug avec Jésus. Nous voulons le prendre seuls.

L’autre symbole est celui du rythme/vitesse.  Attachés au Christ nous allons donc aussi dans la même direction et à la même vitesse. Ce joug nous incite à abandonner le contrôle. Il n’y a rien de plus spirituellement mauvais et fatiguant que de vouloir être au contrôle. Jésus connaît la vitesse adéquate pour nous. Galates 5,25 : « si nous vivons par l’Esprit, laissons-nous conduire aussi par l’Esprit ». Laissons Dieu nous conduire pas à pas. Ce joug nous oblige à ralentir. Jamais vous ne lirez « Jésus couru à cet endroit, il se précipita ici ou là ». Il marchait au rythme du plan de Dieu et non de ses envies personnelles. Qui règle la vitesse dans votre vie ? Circonstances, votre agenda ou l’esprit de Dieu ?

Le dernier symbole est celui de l’adaptation. Le mot grec pour facile est « parfaitement adapté ». Le joug était adapté à l’animal, fait sur mesure pour ne pas le blesser. La fatigue et l’épuisement physique, émotionnel et spirituel proviennent du fait que nous faisons des choses qui ne correspondent pas, qui ne sont pas adaptées à notre caractère, à nos compétences, à nos dons, etc. Récemment je suis allé voir un coach chrétien et j’ai compris d’où venaient certaines de mes frustrations : je faisais des choses qui n’étaient pas adaptées à ma personnalité. Cela créait du découragement. Mais depuis que j’ai ajusté les choses, cela m’évite des frustrations et crée davantage de contentement !

  1. Apprendre du modele de jesus (laissez-moi vous instruire v.29b)

« Laissez-vous instruire par moi car je suis doux et humble de cœur ». Paul invite aussi en Ep 4,2 à « marcher en toute humilité et douceur ». Quel rapport avec mes fardeaux ? En partageant notre fardeau avec lui, nous apprenons de lui ce que sont la douceur et l’humilité. Douceur et humilité sont les 2 réponses aux deux grandes causes de fatigue que sont l’agression et l’arrogance !

L’agression d’une société soumise à la loi de l’urgence, de la compétition, du légalisme, du « tout, tout de suite » et qui ne sait pas attendre. Nous sommes sur-occupés et nous remplissons nos vies de choses inutiles. Bref une société qui nous bouscule et provoque burn-out, épuisement émotionnel et spirituel.

Face à l’agression, Jésus nous enseigne la douceur. Douceur ne signifie pas « faiblesse/se laisser marcher dessus » mais au contraire c’est la force sous contrôle, disciplinée. Ce fruit de l’esprit est une disposition d’esprit qui est tranquille, une attitude qui fait que nous ne réagissons pas de façon exagérée, au quart de tour quand on nous agresse ou que nous sommes sous le coup de l’émotion ! Au contraire la douceur est comme une pommade qui exerce un effet calmant et apaisant sur l’inflammation c.-à-d. les émotions fortes et quand autour de nous l’ambiance est surchauffée. La douceur est donc une force tranquille donnée par Dieu, une sorte de contre-pouvoir qui refuse de laisser l’agression nous dominer et qui calme et apaise en même temps.

L’autre problème qui vole notre repos c’est l’arrogance : l’idée que nous savons ce qui est meilleur pour nous et du coup nous pousse à vouloir contrôler le cours des choses dans la vie (travail, famille, circonstances, etc.). Notre EGO qui dit « je peux y arriver », car nous pensons que nous savons mieux que les autres (et même mieux que Dieu). Cela génère beaucoup de stress, de fatigue intérieure. A l’arrogance Jésus nous enseigne l’humilité. Cela vient du latin humus qui signifie « terre » et nous rappelle d’où nous venons ! C’est cette attitude qui sait mettre les autres en premier avant soi, qui reconnait que nous ne pouvons pas résoudre les problèmes de tout le monde ni même les nôtres et que nous avons besoin des autres et surtout de la direction de Dieu. Là encore l’humilité est une force cette force qui nous permet de renoncer à vouloir contrôler les gens, les situations, les circonstances et qui nous prend une énergie mentale, émotionnelle et physique terrible.

Conclusion : Jésus à la croix  a fait ce qu’il fallait pour que nous puissions obtenir ce repos c.-à-d. ce contentement intérieur qui provient de l’amour/acceptation/sécurité/compréhension/sens à la vie que Dieu offre. Tout cela est à aller chercher auprès de Jésus.  1 Pierre 5,7 : « déchargez-vous sur lui de tous vos soucis car il prend soin de vous ». Cessons de porter sur nos épaules des jougs inutiles (familial, professionnel, relationnel, joug d’une ambition, de péchés, d’exigences déraisonnables…) qui nous fatiguent et volent notre paix. Tournons-nous vers lui, abandonnons le contrôle, apprenons de lui et laissons-le nous donner le repos pour nos âmes.

 Père, il m’arrive d’être fatigué intérieurement et mon âme a besoin d’être déchargée et a besoin du repos que tu donnes en et par Jésus. Pardonne-moi chaque fois que j’ai refusé d’aller à toi, de vouloir porter mon fardeau tout seul et de vouloir tout contrôler. Avec l’aide de ton SE viens crucifier mon arrogance et mon orgueil. Je désire prendre ton joug : être ton partenaire, aller à ta vitesse et vivre selon ce qui est adapté pour moi. Je te donne mes jougs. Merci pour l’amour et ta paix que tu me donnes en échange.

Pour aller plus loin :

  • Sous quel joug (émotionnel, relationnel, spirituel) me suis-je mis dans ma vie ?
  • De quel fardeau dois-je être allégé/me fatigue intérieurement, me vole ma joie, ma paix, l’amour et qui endommage mon âme ? Remets cela dans la prière…
  • Qu’est-ce qui m’interpelle le plus dans le symbole du joug de Jésus ? Pourquoi ?
  • Venez à moi: quelle est la qualité de mon temps passé avec Jésus ? Que vais-je entreprendre pour favoriser une meilleure communion avec Dieu ces jours ?

 

 

 

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