Bulle, 3/02/19 – 1 Th 5, 5-11 ; Es 59,17 ; Eph 6,13-18

Nous sommes invités à porter le casque du salut. Dans une guerre si la tête du soldat est à découvert, ses chances de survie sont minimes. De nos jours, le casque est obligatoire sur un chantier mais aussi à vélo ou à ski parce qu’il protège l’essentiel de notre personne. Si notre tête est atteinte c’est notre vie qui est remise en cause. Le casque aura beaucoup à voir avec notre sécurité.

  1. Le problème du péché

De quoi avons-nous besoin d’être sauvés ? Pour vouloir être sauvé encore faut-il se senti menacé et perdu. Les occidentaux n’ont pas le sentiment d’être en danger ni même d’avoir le besoin d’être sauvé de quoi que ce soit. Coop et Migros nous ont sauvé de la famine ; les systèmes d’alarme de l’insécurité ; les groupes pharmaceutiques de la maladie ; les médias/Disney de l’ennui…

Nous avons beau avoir le frigo plein, une porte blindée et être soigné correctement, nous sentir humainement en sécurité grâce à toutes nos assurances, cela n’empêche : intérieurement, nous ne nous sentons pas toujours en sécurité. Pourquoi ? A cause du péché. Difficile de comprendre ce qu’est le salut biblique et le besoin de salut sans d’abord comprendre que notre humanité est marquée par le péché.

Le péché n’est pas d’abord une faute morale mais le fait de vouloir vivre indépendamment de Dieu. Le fils prodigue a désiré vivre loin de son père et ce fut pour lui une amère expérience. Nous voulons aussi nous affranchir du Père, vivre loin de lui, pensant que nous serons plus libres et heureux et saurons nous en sortir par nous-mêmes. Cette séparation se traduit chez l’homme par des tourments et de l’insécurité. Cela se manifeste notamment par de l’insatisfaction, des angoisses, de la culpabilité, un manque de confiance en nous, un manque de joie, et surtout de la peur et de l’anxiété.

Toutes les sécurités offertes par ce monde ne suffisent pas à garantir ce qu’on peut appeler la « paix de l’âme ». La paix de l’âme est cette tranquillité de l’esprit, une confiance tranquille et sereine face à mon passé parfois agité, devant mon présent qui ne fait pas toujours sens et mon avenir qui reste incertain. Cette paix n’est pas conditionnée par des circonstances favorables de la vie (bonne santé, etc.). Elle est le fruit de ma communion avec le Seigneur. Non pas que les problèmes ne soient plus là mais nous ne sommes plus émotionnellement prisonniers d’eux.

C’est pourquoi le but ultime de l’homme ne devrait pas d’abord être sa réussite économique ou matérielle mais bien de pouvoir vivre en harmonie avec Dieu. Tout autour de nous dans la société nous pousse à céder à l’injonction : « soucie-toi seulement de ton bien-être, de ton confort et de ta réussite ». Chacun en a fait aujourd’hui une priorité et pourtant Jésus dit : Cherchez d’abord… C’est difficile pour nous de comprendre que c’est avant tout la recherche de la communion avec Dieu qui produit une vraie sécurité. Communion qui permet de résoudre les autres problématiques et de guérir nos angoisses ! D’où vient notre paix ?

  1. Le salut est notre paix et sécurité

Nous sommes invités à recevoir le casque du salut. Recevoir, parce que c’est quelque chose qui est donné, acquis, réglé, assuré par le Christ. Nous n’avons pas à construire notre salut. « Cela ne vient pas de nous dit Paul, c’est le don de Dieu » (Eph 2,8). Vous n’avez pas à vous battre pour l’avoir. Les batailles se concentrent désormais sur les combats spirituels à mener contre tout ce qui détruit, divise, déshumanise l’homme.

Le salut est triple : il est passé, présent et futur. Passé parce que Christ à la croix nous a délivrés de la punition du péché (à savoir la mort qui est le fait d’être séparé de Dieu avec toute l’angoisse qui va avec). Quand je porte le casque du salut, dans la foi je suis assuré que Jésus a fait le nécessaire pour nous rétablir dans la communion avec Dieu afin que nous nous puissions jouir de la paix qu’on trouve dans sa présence. Il est présent parce que Christ nous délivre du pouvoir du péché. Nous sommes transformés de plus en plus à la ressemblance du Christ (sanctification). Il est futur parce que nous serons délivrés de la présence du péché. Nous serons tous glorifiés.

L’incertitude génère de l’anxiété et de la peur. Mais la certitude d’un tel salut devrait susciter confiance et sécurité ! Notre sécurité n’est pas dans ce que nous avons fait, faisons ou ferons dans le futur ; mais elle est dans ce que le Seigneur a fait, fait et fera. Connaissant la stratégie de l’Ennemi Jean écrit : « Je vous ai écrit afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jn 5:13). Se savoir sauvés nous offre une plus grande sécurité et une plus grande assurance, une plus grande liberté d’esprit et de mouvement dans le combat qui est le nôtre. Etre libéré de la peur et de la crainte est indispensable pour aller au combat. Si nous y allons la peur au ventre nous sommes déjà amoindris. Savoir que Christ a déjà remporté la bataille, cela nous donne du courage.

Aux croyants persécutés et possiblement découragés de Thessalonique, Paul écrit : « Revêtons le casque de l’espérance du salut. ». L’espérance est un terme qui signifie et implique une assurance pleine et parfaite. Nous sommes comme un petit navire qui flotte dans un monde où tout change. Il n’y a rien pour nous donner stabilité et sécurité. Si nous les voulons il faut une ancre qui se plante dans le rocher de l’éternité. Paul désire que cette espérance abonde en nous par le Saint-Esprit (Rm 15:13). Cette espérance produit une confiance joyeuse en Dieu (Rm 8:28), la patience dans les tribulations (Rm 5:3) et la persévérance dans la prière. Ce n’est pas rien !

  1. Le casque donne l’assurance dans le combat

Le salut protège notre tête, car c’est là où se forgent les réflexions, là où se prennent les décisions, là où s’agglutinent les doutes, là où se bousculent les pensées. L’ennemi cherche à susciter le doute : « suis-je assez fort ? Et si j’échouais ? Et s’il m’arrivait ceci, et si ce n’était pas peine perdue… ». Non ! Cela ne repose pas sur vous mais sur ce qui est déjà accompli, donné et réalisé ! N’est-ce pas plus facile de battre un ennemi déjà vaincu ? Sois fort et courageux, je te livre tes ennemis disait Dieu à Josué. Jésus dit : j’ai écrasé tes ennemis à la croix, alors va avec assurance et courage !

Le Malin aimerait que vous doutiez des promesses de Dieu, de sa puissance, de sa bonté, de sa vérité, et, par-dessus tout, de son désir ou de sa capacité de vous garder sauvés. S’il réussit, il vous affaiblit beaucoup. Il cherche à déformer la perception des choses. L’ennemi utilise les batailles perdues (ça arrive d’en perdre) pour nous faire croire que la guerre est perdue (mais la guerre est gagnée, n’oubliez pas !) ; que le mal est et sera plus fort et qu’ainsi notre lutte est vaine. Au milieu des épreuves, des persécutions et des attaques de l’ennemi, si nous n’avons pas l’assurance du salut présent et à venir, nous allons facilement nous décourager et abandonner. Satan veut que vous deveniez des déserteurs dans l’armée du Seigneur.

Le casque du salut nous aide si j’ose dire à garder la tête froide et l’assurance de notre salut, nous aide à ne pas nous laisser désorienter par les doutes, le désespoir, les frustrations, l’apitoiement sur soi, les peurs, les découragements, le mal et la souffrance. L’assurance de notre salut protège le centre décisif de notre être. Face aux difficultés et quand nous sommes tentés par le désespoir il nous faut replacer les choses dans leur juste perspective en se rappelant l’œuvre du salut accomplie et à venir.

Oui, nous chutons, nous faiblissons, nous tombons… Mais rien ne doit nous ôter la joie et la certitude du salut qui me fait avancer malgré les épreuves avec force, assurance, courage. Il est ton ancre qui t’empêche de partir à la dérive. Il est ta paix dans les difficultés. Il ta sécurité au quotidien. Il va vouloir frapper à ta tête : alors chers amis, pour combattre, tenir ferme et survivre chaque jour, port du casque obligatoire ! Amen

Pour aller plus loin : quelle différence entre se savoir et ne pas se savoir sauvé ? En quoi la communion avec Dieu produit-elle la vraie sécurité ? En as-tu fait l’expérience ? Qu’est-ce que l’ennemi a déjà utilisé dans ta vie pour te pousser à baisser les bras ?

Garder la tête froide : de quoi as-tu besoin d’être le plus protégé (pensée, émotion,…) ?

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