Pâques 2020

Chers amis, frères et sœurs, si nos célébrations de Pâques sont annulées, ce virus ne nous empêchera pas de fêter chez nous, et en communion avec des millions d’autres chrétiens dans le monde, la résurrection du Christ ! Pâques est le cœur de notre foi et nous remplit de joie ! Oui, ce que les Ecritures avaient annoncé s’est bel et bien réalisé : Jésus est vivant !

  1. Puis-je croire en Pâques et espérer ?

Alors je comprends que pour beaucoup de personnes, la résurrection n’est pas quelque chose de très rationnel. Pour certains ce n’est qu’un récit symbolique. Pour d’autres une invention. Je comprends que cela reste difficile à croire. Et bien voyez-vous, ce qui est assez ironique c’est que les disciples étaient tout aussi incrédules que les hommes d’aujourd’hui ! Pourtant Jésus avait dit à plusieurs reprises qu’il mourrait et ressusciterait. Et quand Marie de Magdala voit le tombeau vide elle ne s’est pas dit : « Ah mais bien sûr, il est ressuscité comme il l’avait dit, suis-je bête ?! ». Non, cela ne lui traverse même pas l’esprit.

Mais après les désillusions, le doute et l’incrédulité, voilà qu’ils se mettent à proclamer à tue-tête : Jésus est ressuscité ! Certains diront qu’un tombeau vide ça ne fait pas tout ; depuis toujours les sceptiques ont cherché à donner des explications à cette résurrection qui ne serait rien qu’un coup monté !  Ou qu’ils sont victimes d’hallucinations ! Mais je pose une question : seriez-vous prêts, comme les 1ers disciples, à parcourir le monde, sacrifiant votre petit confort, subissant mépris, souffrance, prison et mise à mort pour une illusion ? Défendre un coup monté ? Pas moi ! Je ne suis pas masochiste !

Alors maintenant, je fais appel à votre imagination : vous êtes un des premiers disciples. Vous avez marché, mangé avec Jésus, assisté à tout le bien qu’il a fait, vous l’avez vu mourir, et 3 jours après vous le voyez vivant : comment auriez-vous réagi ? Il me semble que comme eux j’aurais eu très peur ! Puis une joie immense mêlée de mille questions. Ce qu’il avait dit était donc vrai ! Cela confirme tout ce qu’il a dit auparavant : « je suis la résurrection et la vie ». Il nous faudrait des heures pour méditer tout ce que Pâques implique pour nous. Pâques n’est pas anodin. Si nous croyons que cela est vrai alors ce n’est pas simplement vrai pour nous chrétiens mais pour l’ensemble de l’humanité et il nous faut la prendre très au sérieux.

Et là vous me dites : « ok, peut-être mais pourquoi se réjouir en cette période (et pas qu’en cette période) où la mort et le mal triomphe encore et toujours ? ». Avez-vous remarqué que le mot corona signifie en latin « couronne ». Ce virus, à bien des égards, a soumis ce monde à sa souveraineté. Chaque jour des centaines de morts supplémentaires. Et il n’y a pas que le virus et ses conséquences. Pensons à la Syrie, à l’Ukraine où des gens vivent terrés depuis 5 ans sans eau courant, au Burkina Faso et d’autres pays victimes du terrorisme. Et tant d’autres raisons de croire que le mal et la mort sont plus forts…Est-ce une fatalité ?

Jésus a suscité beaucoup d’espoir. Les gens pensaient qu’avec lui et par lui les choses allaient enfin changer. Il a enseigné et changeait les cœurs, il a guéri et délivré des gens, il a aimé, servi et fait tant de bien à tant de personnes. Il parlait et témoignait en actes d’un royaume qui est proche, au milieu de nous… Il en était le roi… Il a été acclamé Roi aux Rameaux. Mais voilà qu’à vendredi saint, on va lui mettre une couronne d’épines, à lui le roi des juifs, dont on se moque… Jésus venu pour aimer et servir va mourir seul, sur une croix comme un brigand. Jésus est l’amour crucifié. Et là l’Ennemi se réjouit (un peu vite, certes) : j’ai gagné ! En effet devant ce Jésus crucifié nous pourrions croire a priori que le mal et la mort ont été plus forts, qu’ils ont remporté le combat. Et on pourrait croire qu’il en est ainsi depuis toujours…Mais…

  1. Pâques : une espérance qui nous ouvre un avenir

Mais… voilà que 3 jours après, il apparait vivant à Marie et aux disciples. Quand bien même tout cela défie toute logique humaine, Jésus est sorti victorieux et triomphant de la tombe ! Le mal et la mort n’ont pas eu le dernier mot ! A Noël, les mages ont adoré l’enfant-roi. A la résurrection, Jésus confirme qu’il est bien celui choisi par Dieu, le Christ, le Messie. Jésus est bien plus qu’un sage ou un philosophe. En lui, par lui, le royaume des cieux a fait irruption dans l’histoire de l’humanité ! D’ailleurs c’est pourquoi la Bible, dans l’Apocalypse, l’appelle le roi des rois, le Seigneur des Seigneurs, portant la couronne de celui qui a vaincu la mort.

Malgré tout ce qui se passe, malgré tous nos doutes et toutes nos interrogations, rien ne peut changer au fait qu’il est Roi même si sa terre est encore un territoire occupé. Oui cette terre est encore un territoire occupé, menacé, blessé et blessant. Mais la résurrection nous dit que cela va changer. Oui chers amis, cette occupation ne va pas durer pour toujours. Le Roi reviendra et installera son règne pour toujours. Ce monde n’est pas abandonné à l’arbitraire. Le chaos, le mal et la mort n’auront pas le dernier mot. 

Oui, Pâques creuse une brèche dans un monde en détresse qui se nomme espérance. L’Espérance biblique exprime la confiance et l’assurance concernant le futur. Notre espérance c’est que l’obscurité finira ! La lumière apparaîtra ! La fête de Pâques vient re-susciter si je puis dire une nouvelle confiance et espérance quant à l’avenir. Je peux fonder cette espérance sur les promesses de Dieu réalisées à la résurrection. J’ai cette conviction que Pâques est en quelque sorte l’aube de cette nouvelle réalité dans laquelle ce qui nous accable prendra fin, cette réalité où il est dit en Ap 21,4 « Dieu sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux. Il n’y aura plus de mort, il n’y aura plus ni deuil ni lamentation, ni douleur. En effet les choses anciennes auront disparu ». Pour utiliser une autre image, Pâques est comme l’antichambre d’un nouveau monde, le triomphe de la vie sur la mort.

D’ailleurs le Dieu des chrétiens est le seul qui nait 2 fois à la vie ! Une fois à Noël, disant ainsi : « j’aime ce monde et je veux le rejoindre au plus profond de ses attentes, besoins, peurs, soucis en lui disant « tu n’es pas seul, je suis avec toi ». Et une fois à Pâques pour nous dire « il y a un avenir pour toi ». Et s’il est le 1er né d’entre les morts, cela signifie que je ne suis pas destiné au néant ! On ne regardera plus la mort ou la menace d’une maladie grave de la même manière si on pense que tout s’arrête là ou si on pense qu’il y a une suite.

Alors attention, dire que Jésus est vainqueur sur la mort, sur le papier ça fait chouette…Pâques n’annule pas la douleur d’un deuil, qu’on soit bien d’accord. Mais si Jésus est ressuscité, alors cela fait de Pâques l’événement qui nous aide et nous rend capables d’affronter les souffrances et les questions qui nous attendent ; cela va donner un sens à tout ce que nous vivons et traversons aujourd’hui. Le monde n’est pas abandonné à ce mal. Nous pouvons déjà voir au-delà du voile d’incompréhension.

  1. Pâques, une espérance qui nous engage

Attention, cette espérance ne se réduit pas à un meilleur futur. Sinon ce ne serait qu’un vague espoir. Espoir et espérance sont différents : « j’ai espoir que le virus s’arrête bientôt ». L’espoir n’ouvre que sur un horizon limité. En revanche, si l’espérance est promesse de rétablissement et de justice dans une autre temporalité cela n’empêche qu’elle est porteuse de sens ici et maintenant. C’est parce que nous avons cette conviction de cette version du futur que notre présent peut s’ouvrir.

En lisant Apocalypse 5 nous réalisons que cette victoire sur le mal est déjà accomplie !  Si notre espérance se fonde sur une victoire acquise, elle devient confiance qui nous pousse à l’action ici et maintenant. Alors ne baissons pas les bras, persévérons dans notre confiance en lui, dans la prière et l’amour. Tenons-nous enracinés dans cette victoire accomplie et réalisée à la croix. Gardons les yeux fixés sur le ressuscité. Restons-lui fidèle malgré tout ce qui se passe dans le monde et ne cédons pas au cynisme. Continuons à vivre en témoin de la résurrection en étant porteur de vie en paroles et en actes partout où c’est nécessaire : dans nos familles, notre voisinage, notre relations professionnelles. Ne nous résignons pas à la violence, à la mort, à l’injustice… Nous sommes témoins du Christ vivant « là où la souffrance est enlevée, où la haine est expulsée, où la misère est combattue, où le droit et la justice sont établis. Là où les vivants bâtissent la paix, se donnent par amour, s’unissent pour construire ».

Allons – ou soyons -, là où nous sommes, témoins d’espérance. Cette force qui nous tire audacieusement vers l’avant, vers la nouveauté, vers le changement, vers l’inédit. L’espérance est le contraire de la nostalgie du passé, de la stagnation, de l’immobilisme. Relève-toi et sème l’espérance.  Oui, être un témoin fidèle du Christ en ces temps c’est courageux… Mais j’ai une promesse pour vous. Jésus assure en Apocalypse 2 qu’à ceux qui lui sont fidèles jusqu’au bout il leur sera donné, vous devinez quoi ? La couronne de victoire, la vie éternelle !

Chers amis, frères et sœurs, je conclus : à Pâques nous rappelons que notre antidote au mal qui ronge ce monde c’est Jésus ! Il n’y en a pas d’autre. Que Jésus devienne l’objet de ton espérance. Cette résurrection, elle peut devenir vraie pour moi-même même si je n’étais pas là il y a 2000 ans pour le voir. Je peux m’appuyer sur le témoignage de ceux qui ont vécu cet événement. Et si Pâques vous questionne, alors mettez-vous en marche, en quête jusqu’à trouver vous aussi le ressuscité sur votre chemin. Car il vous rejoindra sur votre chemin. Nul ne peut dire Christ est resuscité s’il n’a été visité et rencontré personnellement par l’esprit du vivant, Jésus-Christ !

Ouvrons les mains, accueillons en nous l’Esprit du ressuscité, et laissons habiter et régner en nous celui qui dit « C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11,25-26).

Chers amis, croyez-vous cela ? Amen

 

 

 

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