Bulle 14-06-20 – Se rapprocher de Dieu (Jc 4,8 ; 1 P 2,4 ; Hb 10,22 ; Ps 73,8)

Chers amis, le plus gros de la crise est derrière nous et c’est tant mieux. Dans chaque temps de crise que nous traversons nous avons tendance à nous poser la question « pourquoi » ? Pourquoi ce mal, pourquoi ça arrive, pourquoi maintenant, pourquoi moi ? Le pourquoi est à mon sens une question cul-de-sac. Elle ne mène nulle part et nous emmène sur la pente glissante de la culpabilité, de l’accusation, des remords, etc. En revanche, je peux me poser la question « pour quoi », en vue de quoi, pour m’amener à quoi ? Nul doute que pour nombre d’entre nous cette crise a été l’occasion de nous r/approcher de Dieu. Jc 4,8 dit « approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous !

C.S Lewis a écrit dans son livre Le problème de la souffrance : « Nous pouvons réussir à ignorer le plaisir. Mais la douleur exige qu’on s’occupe d’elle, et elle insiste. Dieu nous chuchote dans nos plaisirs, il nous parle dans notre conscience, mais il crie dans nos douleurs : c’est son mégaphone pour réveiller un monde sourd ». Le virus peut faire office d’énorme haut-parleur pour attirer notre attention sur des réalités que nous avions mises de côté. Nous avions peut-être ignoré les grandes questions de la vie et de la mort.

Le virus nous rappelle que 100% d’entre nous mourront un jour ou l’autre. Et si ce virus pouvait nous inciter à nous tourner vers Dieu que nous avions peut-être laissé de côté pour revenir à lui, ce virus aura au moins servi à cela. Dans son amour, qui sait si Dieu n’utilise pas ce qui nous arrive pour nous rapprocher de lui ? Quand la crise est là je ne peux pas changer la situation, mais je peux choisir mon attitude face à cette situation. Je peux la fuir ou l’accueillir comme une opportunité pour s’approcher de Dieu, l’occasion de nous poser devant lui, repenser notre rapport à soi, aux autres, à Dieu, à la vie, à la mort, à reconsidérer nos priorités, nos vrais besoins, etc.

Je ne dis pas que nous avions forcément laissé Dieu de côté. Mais parfois nous venons ou revenons à Dieu un peu par superstition, au cas où il arriverait quelque chose ; ou pour obtenir quelque chose ! On vient vers Dieu, mais c’est un dieu un peu bouche-trou, dont je me sers et qui doit me servir. On a une idée derrière la tête, ce n’est pas si gratuit, c’est plutôt une relation intéressée. Comme un ado qui tout d’un coup aime ses parents pour obtenir qqch ! Est-ce que je m’approche de Dieu seulement pour obtenir de lui ce que je pense avoir droit ou parce qu’il me devrait quelque chose ? Ou est-ce une relation désintéressée dans les bons comme les mauvais jours où je vais à lui parce qu’Il est Dieu ? Je ne m’approche pas de Dieu pour ce qu’il fait ou ce qu’il pourrait me donner mais d’abord pour qui il est.

S’approcher/se rapprocher signifie que nous étions ou sommes devenus peut-être un peu distants. Mais lui ne l’est pas et ne l’a jamais été. Et si tu t’étais un peu distancé de lui, pas de souci, ne te culpabilise pas, cela peut arriver, Il ne t’en tiendra pas rigueur ! Nous savons comme il est, patient et plein d’amour. Nous n’avons qu’un pas à faire vers lui et il est déjà là. Il t’attend. Les règles de distanciation sociale ne s’appliquent pas avec Lui ! Au contraire ! Plus tu t’approches, mieux c’est ! Parce que s’il te contamine, ce sera de sa paix, de son amour et de sa joie !

Alors vas-y sans crainte ! Mets de côté tes excuses, ta culpabilité, tes échecs, tes erreurs, ta prétendue indignité, tes fausses bonnes raisons, etc. Si tu peux t’approcher c’est parce que Jésus a donné sa vie pour toi et a fait le nécessaire pour cela. Tu es aimé, accepté par Celui qui t’accueille sans condition. Quand Jacques dit « approchez-vous de lui et il s’approchera de vous », il faut que nous fassions le premier pas. Dieu ne nous force pas car les relations sont basées sur la liberté de pouvoir choisir et Il nous laisse ce choix. Mais c’est la joie de Dieu de pouvoir se retrouver en ta présence. Il se réjouit d’être avec toi. Il se languit d’être en ta compagnie.

Quand tout va bien nous pouvons penser à Dieu mais pas forcément être proches… Dans le temps de crise, il nous invite à nous rapprocher de lui, comme on se rapproche de quelqu’un qu’on avait perdu de vu ou dont on voudrait faire connaissance. En effet se rapprocher Dieu signifie avant tout devenir proche…ami…vis-à-vis… Suis-je vraiment proche de Dieu ? A quel point ? Est-ce que je le côtoie de loin lui demandant « ça va ? » ? Ou est-ce que je m’arrête et prends le temps pour lui dire comment je vais ? En effet se faire proche implique évidemment de se rendre vulnérable. Et nous n’aimons pas trop cela parce que lorsque nous nous rendons vulnérables, nous acceptons de montrer aux autres nos faiblesses et nos défauts. Nous cessons de mentir aux autres et à nous-mêmes et à Dieu. Et c’est ainsi le début et la condition d’une relation vraie, profonde, ouverte et riche.

S’approcher, se rapprocher, devenir proche donc. Et qui dit proche, dit oser un véritable cœur à cœur entre un fils, une fille et son Père céleste. Un cœur à cœur. Oui, j’imagine que tout le monde n’a pas pu expérimenter cela dans sa propre famille où chacun vit comme un étranger sous le même toit. Mais dans la crise, Dieu nous invite à nous rapprocher de lui dans une relation qui implique le dialogue, une conversation à cœur ouvert entre un Père et ses enfants. Un père qui se plait à écouter son enfant, ses craintes, ses désirs, ses besoins, ses peines, ses faiblesses, ses joies, etc. S’approcher de Dieu pour déverser notre cœur devant lui ; partager avec Lui nos pensées les plus intimes ; Lui confier nos difficultés réelles et ce qui nous pèse.

Les psaumes sont remplis d’exemples de prières où le psalmiste, dans la crise, déverse son cœur devant Dieu, il y exprime ses émotions, ses rages, ses doutes, ses peurs, ses frustrations… il crie, pleure, questionne, bataille contre Dieu. Parfois nous pouvons engueuler Dieu. Mais cela vaut encore mieux que le retrait. Mais souvent, au bout de sa prière, le psalmiste exprime sa confiance et son espérance en Dieu. Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé mais je sais que lorsque nous sommes vrais avec Dieu, au point d’avoir pleuré, crié à lui, exposé notre situation, tout d’un coup survient une grande paix et le sentiment d’avoir été entendu et nous pouvons ainsi poursuivre notre route avec une confiance renouvelée.

Se rapprocher. Car c’est dans la proximité qu’on entend mieux. Qu’on écoute mieux. Dans ce qui nous arrive, ouvrons-nous à lui sans crainte. Oui la crise comme disait Lewis est le moment où Dieu a peut-être quelque chose à nous dire ? Le moment de chercher sa volonté et son éclairage sur une situation. Ce temps où nous verrons les choses selon de nouvelles perspectives.

Peut-être Dieu veut-il nous révéler une vérité sur lui ou sur nous qui nous permettrait d’avancer sur notre chemin de foi ?  Parfois la crise révèle des mensonges auxquels nous croyons et qui nous tiennent captifs et nous bloque dans notre cheminement avec lui. Par exemple on peut croire « si je suis malade c’est que je l’ai mérité », ce qui est totalement faux. Cela induit l’idée d’un dieu méchant et masochiste. Ce qu’il n’est pas.

Peut-être le Seigneur veut attirer notre attention sur un pardon à donner. Bien souvent le pardon est source et condition de certaines guérisons intérieures comme physiques.   Peut-être y a-t-il même une relation à restaurer ?

Peut-être y a-t-il une attitude à corriger comme de l’orgueil, de la suffisance, une colère à déposer devant lui ?

Peut-être y a-t-il tout simplement une confiance en lui à renouveler ?

Tout cela il veut te le montrer dans son amour. Encore faut-il être proche…S’approcher, c’est tendre notre oreille vers lui, écouter ce qu’il a nous dire. C’est nous pencher sur son cœur de Père pour recevoir son amour, son encouragement dans mes craintes et mes blessures. Car le proche, le vrai, il les connait. Il s’en soucie. Il fait cas. Il nous attend, les bras grands ouverts, prêt à nous serrer tout contre lui et nous dire à quel point Il nous aime à chaque instant. Quelle que soit la crise que tu traverses ou traverseras, tu pourras, en étant proche de Dieu trouver Son Amour qui réconforte et fortifie.

Conclusion : j’ai évoqué le fait que ce temps de crise nous permet de nous rapprocher de Dieu. Mais cette crise a renforcé et tissé des liens entre nous. Malgré la distanciation sociale, une nouvelle proximité est née. Oui, la crise nous a permis de nous rapprocher des uns des autres. Mais aussi à nous aimer les uns les autres et à être solidaires ; à grandir dans la foi et dans notre caractère en Christ ; peut-être aussi à témoigner de notre foi. Plus nous sommes proches de Dieu et plus nous devenons témoin de l’amour, de la présence voire de la guérison de Dieu dans nos vies. Témoins de la force, de Sa paix et de la joie qu’il communique malgré les circonstances. Il t’aime, il t’attend. Approche-toi du Seigneur notamment dans la prière et n’aie pas peur de ce cœur à cœur qui vient changer nos cœurs. Au fond, n’est-ce pas ce qu’il désire le plus ? Amen

 

Inscrivez-vous à notre bulletin d'information

Vous recevrez par mail les informations utiles et importantes de notre paroisse, ainsi que des messages de la part de nos pasteurs (prières, méditations, ...)

Votre inscription nous est bien parvenue. A bientôt !