Prédication Bulle 17-05-20 – Esaïe 41,8-13 / Ps 56,1-5 / Jn 20,19-23 / hb 2,14-17 /

Frères et sœurs, n’a-t-on jamais dit un jour je suis mort de peur !? Une légende orientale raconte qu’un pèlerin faisait route vers une grande ville. Une nuit il rencontra 2 autres voyageurs le long de la route : l’un était « Peur » et l’autre « Peste ». Peste expliqua au voyageur qu’une fois arrivés il faudrait s’attendre à la mort de 10’000 personnes dans la ville. Le voyageur demande à « Peste » si la peste tuerait tout le monde. Et Peste répondit : oh non, je ne tuerai que quelques centaines de personnes. Mon amie « Peur » tuera les autres

1.    Le problème de la peur

Pareil avec le coronavirus. Le problème n’est pas tant le coronavirus que la peur du coronavirus. Tout ce que nous pouvons entendre à propos du virus, de ses conséquences présentes et à court terme, le déconfinement suscite déjà de la peur ! Une peur souvent relayée et exacerbée par les médias. Par peur du coronavirus nous pouvons stopper toute une société et mettre nos économies à genoux ce qui a des effets autrement dévastateurs pour bcp de monde. Il y a la bonne peur qui vous protège d’un danger. Mais je parle de toutes ces peurs qui nous empêchent de profiter de la vie : peur de la maladie, peur de la pauvreté, de l’étranger, du chômage, des guerres, de l’avenir, de la pollution, peur de s’engager, de certaines personnes, peur de l’échec, peur du rejet, peur de vivre tout court… et pour beaucoup peur de la mort, la peur des peurs.  Elle peut parfois prendre des proportions démesurées et devenir obsessionnelle. La peur ne vient pas de Dieu (Dieu de paix). La peur est souvent utilisée par l’Ennemi pour entraver notre marche avec Dieu. Et souvent nous avons ouvert des portes dans notre vie à la peur au travers de choix ou de circonstances. Par exemple : une personne dont l’origine de sa peur était un accident de voiture ; l’autre lié au rejet et à l’abandon de son père au moment de sa conception… La peur décourage, paralyse, fausse notre jugement et nous fait parfois prendre de mauvaises décisions. Elle nous pousse à remettre constamment tout au lendemain. Elle vous pousse à choisir le statu quo, à rester dans votre zone de confort, en attendant patiemment qu’un jour la chance vous sourit, ou encore que tous les feux soient au vert avant de sortir de chez vous. Elle consume nos pensées et nos émotions et elle est donc responsable de troubles non seulement psychiques mais aussi physiques comme des ulcères par exemple. Les peurs proviennent souvent d’un manque de perspective. Quelqu’un a dit : « Les peurs n’ont qu’une vision partielle. Elles perçoivent que l’on pourrait perdre quelque chose à quoi nous tenons, comme notre argent, notre santé, ou la santé d’une personne que nous aimons. Elles voient ce que nous pourrions perdre avec une très mauvaise acuité visuelle. Mais elles ne voient pas la présence de Dieu, elles ne voient pas qu’Il est fidèle en ses promesses. Elles ne se concentrent pas sur les réalités invisibles, mais elles sont dominées par ce que l’on peut voir même à l’œil nu ».

  1. D’où viennent nos peurs ?

Quelles sont les origines de nos peurs ? La peur est en fait le premier fruit de perceptible du péché càd de notre désir d’indépendance de Dieu. C’est le fruit de la perte de notre relation, de notre communion avec Dieu, communion qui était censée nous assurer paix et sécurité. Quand Adam a désobéi, il se cache de Dieu, et quand Dieu le cherche, la réponse qu’il donne à Dieu c’est : « j’ai eu peur » (Gn 3,10). En perdant cette relation à Dieu il a perdu sa sécurité et tout d’un coup, tout dans le monde et tout autour de lui est apparu hostile. La peur provient donc de ce désir de vivre en dehors de sa présence… Plus de présence, plus de paix. Justement lorsque nous vivons sans la présence de Dieu, toute notre énergie est rassemblée en vue de réussir notre existence ; nous voulons “être à la hauteur” professionnellement et socialement, par toutes sortes de moyens. Plus vous mettrez au centre de votre existence le succès, l’argent, la réussite, la droiture morale même, et plus vous vous enfoncerez dans les marécages de l’angoisse. L’obsession de la réussite professionnelle par exemple ne fera qu’engendrer la peur de l’échec. Face à ces peurs, beaucoup consultent horoscope, voyants, etc. Autant de pratiques qui ne font que renforcer cette angoisse devant la vie alors que Jésus nous dit : ton présent et ton avenir sont en moi, moi qui t’aime et te garde ! Ne crains pas car je suis avec toi… Il fait cette promesse à bien des hérauts de la Bible, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse. Depuis toujours Dieu dit « ne crains pas ». Au Psaume 23, David qui affrontait la sombre vallée de la mort dit : je ne crains aucun mal car tu es avec moi… Il ne nie pas la réalité de la difficulté mais il l’affronte selon une autre perspective : la présence de Dieu. Nous devons reconnaître que derrière nos peurs se trouvent des mensonges. Notamment celui que nous croyons au sujet de la capacité (ou de l’incapacité) de Dieu de nous protéger, nous fortifier, nous équiper pour n’importe quelle situation et de pourvoir pour nous. Il est avec toi, pour toi. Jésus dit « la vérité vous rendra libre ». Libre de vos peurs. Nous devons connaitre cette vérité pour commencer ce chemin de libération des peurs. Quel est le remède à la peur ?

  1. Face à nos peurs : la croix qui donne la paix

Les techniques de méditation sont à la mode pour créer la paix désirée en créant le vide en soi ou en rejetant tout désir. Le problème c’est qu’elles ne s’attaquent qu’aux symptômes et pas à la source, comme ces remèdes qui soulagent, mais ne soignent pas. Comme remède à la peur il ne nous faut pas des paroles creuses mais une réponse réelle, qqch qui tient la route. Et la réponse de Dieu à notre problème de peur c’est Jésus-Christ. Jésus n’a jamais connu la peur puisqu’il était sans péché, en parfaite relation avec son Père. La seule fois où il a connu l’angoisse à en mourir c’était dans le jardin de Gethsémané. Il voyait s’approcher la coupe qui représentait tout ce que nous avons fait dans notre vie et qui nous condamne, tout ce qui produit la peur et la mort. Et Jésus va la boire… En buvant cette coupe, en mourant sur la croix, Jésus prend notre péché mais aussi les conséquences du péché et notamment la peur. En effet Paul nous dit que « Jésus a été fait péché pour nous » (2 Co 5,21) et donc toutes ces peurs qui viennent du fond des âges ont fondu sur lui. À la croix, Jésus les a portées pour nous, il les a pris à son compte, afin de nous donner sa paix.  Paul dira « il n’y  a maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rm 8,1). Nous n’avons plus à nous cacher ! Nous n’avons plus avoir peur ! Notre paix se trouve là où Jésus a perdu la sienne à la croix. C’est donc là, à cette croix, qu’il faut venir dans une double attitude : 1° attitude d’humilité en confessant notre péché, notre folie de vouloir vivre sans lui et 2° dans une attitude de foi en ce qu’il a fait par amour pour nous. Le remède à la peur est dans cet amour manifesté par Jésus à la croix, un amour qui calme nos peurs parce que nous nous savons acceptés de lui ; l’amour d’un père pour ses enfants qu’il aime inconditionnellement ; un amour qui dit toute ta valeur à ses yeux…un amour qui se traduit dans sa présence à tes côtés ; un amour qui dit : je suis avec toi et même pour toi ; tu peux voir les choses selon une autre perspective ! Après la mort de Jésus les disciples se sont cachés derrière les portes fermées à double tour d’une chambre car ils craignaient pour leur vie. Ils avaient la peur au ventre. Mais voilà que le seigneur leur apparait vivant et sa 1ère parole a été « la paix soit avec vous ».  Le seigneur avait triomphé de la mort ! Le pardon promis par Dieu était devenu une chose réelle ! Ce pardon, source et condition d’une paix intérieure. Ils seront chargés de l’annoncer au monde. Ces mêmes disciples ont reçu le Saint-Esprit de Dieu dans leur cœur ! Tout cela fait que les lâches d’hier se sont transformés en conquérant du lendemain : la peur et la crainte étaient bannies de leur vie ! Ils se sont mis à annoncer l’évangile et il n’avait pas peur de souffrir ni même de mourir pour le nom du seigneur !  En Jésus Dieu manifeste la victoire des forces de la vie sur celles de la mort. Si nous croyons cela, si nous organisons notre existence autour de cet axe, alors, nous sommes délivrés d’une première angoisse, fondamentale : l’angoisse de notre mort. Car cette peur est celle qui véhicule toutes les autres.

Concluons : Je ne sais pas quelles sont tes peurs. Cependant, tu sais que le Seigneur Jésus est, dans sa personne et son œuvre, la réponse à ces peurs. Ce qui procure la paix, c’est la communion avec Dieu, c’est la présence de Dieu, auprès de nous, en nous. Cette communion se vit dans la prière. Tu peux t’approcher de Lui, le Prince de Paix, et laisser son Esprit habiter en toi afin que tes peurs, tes craintes fassent place à la paix, à la sérénité, à la certitude de la vie éternelle, de son pardon et de son amour pour toi. Sa paix ne se mérite pas elle se reçoit car il la donne sur la base de ce qu’il a accompli à la croix. Ouvre tes mains et reçois-le maintenant dans la foi. Laisse le Seigneur souffler sur toi son Esprit, comme une onde pénètre dans une radio sans que nous le voyons, mais qui prouve sa présence par des paroles ou des chansons que l’on entend. Jésus est plus qu’une onde hertzienne ! Il est le Vivant qui en entrant dans ta vie, va parler et agir au travers de toi. Il est Celui qui vient tout transformer… de ton cœur pacifié, éclatera des paroles de vie et un chant de louange et de reconnaissance ! Amen

Je vous invite à lire cette prière pour vous-même.

Père, tu désirais que je vive en ta présence mais j’ai voulu m’affranchir de toi et vivre par mes propres forces et t’en demande pardon. Je reconnais devant toi mes peurs et les mensonges auxquels j’ai cru. Merci pour la personne et l’œuvre de Jésus, car je reconnais que ma paix réside au pied de la croix. Merci d’avoir répandu l’amour de Dieu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Oui, je crois que ton amour parfait bannit toute crainte. Je choisis aujourd’hui de croire en tes promesses que tu es avec moi et que tu m’aimes car tu es mon Dieu. En ta présence maintenant je renonce à la peur. Esprit de peur, je refuse tes pensées et ton influence sur moi. Je t’interdis d’envahir ma vie : je choisis plutôt l’esprit de force, d’amour et de sagesse qui est en Jésus-Christ, le bon berger qui a donné sa vie pour moi pour que je sois libre.  Je choisis de faire totalement confiance à Jésus-Christ, Fils de Dieu, mon Sauveur ! Au nom de Jésus. Amen

 

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