17-11-19 sillons d’espoir-campagne d’automne DM-Eper
Textes : Jérémie 9,22-23; Ecclésiaste 11,1-6; 1 Corinthiens 15,58
(message plus court pour laisser du temps à la présentation du projet Education à Madagascar)
La campagne d’automne nous invite à tracer des sillons, des sillons d’espoir. Il y a dans ce projet la part de l’homme qui doit manier sa charrue dont le soc va pénétrer la terre, la découper et la retourner. Puis vient le temps d’ensemencer ce sillon. L’homme travaille cette terre fertile et espère qu’au milieu du sillon une pousse surgisse et s’élève et que la terre donne son fruit.
Intéressant de voir la complicité entre l’humain et le sol. D’ailleurs l’humain (humus) n’a-t-il pas été tiré de la terre, de l’humus ? Cela nous invite chaque fois à l’humilité. Nous dépendons de la terre pour notre subsistance. Terre qui nous a été donnée. Humilité parce que nous voyons bien que malgré ce travail, les éléments extérieurs et naturels peuvent venir ruiner du jour au lendemain ces efforts : sécheresse, inondation, grêle, injustice des hommes… Notre part implique travail, effort mais aussi patience et espoir. Espoir que cette semence se fraie un chemin vers l’air libre et la lumière. Quand on ensemence, on s’attend à ce que qui est planté donne son fruit. Cela ne dépend plus vraiment de nous. Humilité encore. Dans cet espoir on apprend aussi la patience. Nous sommes invités à habiter pleinement l’attente (dans la prière notamment). On se réjouit de la floraison. Avant de contempler puis de gouter enfin au fruit qui grandit.
DP-EPER, associés à d’autres œuvres se sont donc unies pour créer des sillons d’espoirs à Madagascar et en Inde. A Madagascar pour une école de qualité et en Inde pour assurer la sécurité alimentaire pour les populations marginalisées. Dans les deux cas ce sont des sillons ensemencés qui demandent des efforts, de la patience, du courage. Nous pouvons nous aussi participer à cet engagement de multiples façons (prière, don, soutien divers). Et c’est notre joie et notre espérance que ces actions portent du fruit auprès des élèves et des enseignants malgaches et auprès des familles de petits paysans des minorités indiennes.
Ne plante rien et tu ne récolteras rien. N’espère rien et les choses resteront telles qu’elles sont. Ne cédons pas au cynisme et au désespoir en pensant que c’est peine perdue. « Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras » dit Ecclésiaste 11,1. Les incertitudes de l’existence ne signifient pas que nous devions rester là à ne rien faire. Ayons la force de nous mettre au travail, nous sommes invités à sortir le soc et entretenir le champ que Dieu nous demande de cultiver : notre famille, nos relations, notre environnement, notre Eglise.
Se retrousser les manches et accomplir notre part. Puis patienter. Espérer. S’en remettre à Dieu et se souvenir que tout ne dépend pas que de nous. Mais aussi de la bonté du Seigneur qui accomplit son œuvre en temps et en heure. « Nous avons planté, semé, arrosé, mais c’est Dieu qui fait croitre » dit Paul. Appel à l’humilité encore et toujours.
Pour conclure Dieu est un Dieu de justice, qui fait justice et aime la justice. Michée 6,8 : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; Et ce que l’Eternel demande de toi, C’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu ». Pratique, aimes, marche. Fais ta part. Prie. Persévère. Agis et espère en remettant humblement toute chose entre ses mains. Jusqu’au jour de la récolte en laquelle nous espérons. Amen
Prière de la pasteure Brigitte Rabarijaona (Eglise de Madagascar)
Comme les laboureurs qui retournent la terre, tracent les sillons et sèment, donne-nous Seigneur la force de voir loin, d’espérer le jour de la moisson, et d’avoir assez de force pour entretenir le champ que tu nous demandes de cultiver : notre famille, notre environnement, notre pays, notre Eglise.
Comme la terre, qui parait immobile et qui subit tout, mais qui continue de nourrir le monde, donne-nous Seigneur d’être assez généreux et humbles pour penser aux autres sans se vanter, pour donner sans reprendre. Seigneur, donne-nous de ne pas abuser de la générosité de cette terre nourricière !
Comme la graine qui tombe en terre, Seigneur, donne à ton Eglise de bien germer dans l’Amour, de s’enraciner dans la Foi, de grandir dans l’Esperance, et de porter le fruit de la Paix, une paix qui demeure. Que ceux et celles qui viennent vers elle, ne soient pas déçues, mais trouvent abri, réconfort et ressourcement.
Comme la rosée et la pluie qui viennent en leur temps pour faire germer la graine, Seigneur, que ton Esprit et ta Parole soient notre force ! Donne-nous de les traduire en actes. Et que nos actes et nos témoignages ne soient pas stériles, mais qu’ils deviennent sel et lumière pour ce monde devenu fade et obscure.
Qu’à Madagascar, en Inde, en Suisse et partout ailleurs, tu continues de tracer dans le cœur de chacun et chacune, des sillons d’espoir !