Bulle 21/10/18 2ème pièce : cuirasse de la justice (Eph 6,13-18a ; Rm 8,31-39)

Le soldat romain était équipé d’une cuirasse faite de métal plat, composée de deux parties. L’une couvrait la poitrine du cou jusqu’à l’aine et l’autre le dos du soldat. Sans cette protection aucun soldat ne tiendrait longtemps sur le champ de bataille. Toute lance ou flèche tirée au hasard pouvaient avoir raison de lui. Cette cuirasse a pour fonction de protéger l’organe vital qu’est le cœur. Dans le langage biblique le cœur n’est pas d’abord associé à l’amour. C’est d’abord le siège des émotions, des désirs, des sentiments, de la conscience

1.Quel est l’enjeu ?

Si Pr 4 nous encouragent à garder notre cœur plus que toute autre chose c’est parce que l’Ennemi aime concentrer ses attaques sur notre cœur. Comment s’y prend-il ? Dans la Bible Satan est appelé l’accusateur. Il nous accuse devant Dieu en disant ou en nous encourageant à penser toutes sortes de choses fausses sur nous pour nous maintenir dans la culpabilité et sous la condamnation. Il suffit que vous traversiez une crise, que vous essuyez un échec dans votre vie, que vous affrontiez une difficulté relationnelle ou professionnelle ou que vous soyez aux prises avec un péché récurrent dont vous n’arrivez pas à vous défaire et il va souffler à votre oreille un truc du genre : « t’es nul», « tu n’es décidemment pas à la hauteur », «  tu n’es pas digne d’être aimé de Dieu », « t’es pas un bon chrétien»…

Son but est de nous décourager, de mettre en doute notre capacité à aimer Dieu, nous faire croire que nous sommes indignes de l’amour de Dieu, nous faire perdre l’assurance du salut mais surtout l’assurance de l’amour de Dieu pour nous qui nous donne un si grand sentiment de sécurité. Thomas Brooks a dit : « Satan sait que l’assurance est ce qui donne aux hommes la capacité d’accomplir des exploits, de faire trembler son royaume instable. Il fait donc tout son possible pour empêcher l’âme de parvenir à l’assurance du salut ».

Revenons à la cuirasse : justement le soldat romain éprouvait un grand sentiment de sécurité, une très grande assurance quand il se lançait dans la bataille munie de sa cuirasse car il se savait protégé. Même s’il était doté d’une grande force et de toutes les qualifications possibles il avait pourtant conscience que son corps de chair n’était pas capable de résister à une lance, une épée ou une flèche. Il se couvre donc d’un autre corps, beaucoup plus solide. Sa protection n’était pas en lui mais autour de lui.

Spirituellement d’où viennent cette confiance et cette sécurité ? Comment protéger mon cœur ? Comment ne pas me laisser accuser et décourager ? Comment puis-je me tenir avec assurance devant l’ennemi ? Parce que si nous entrons dans ce combat contre notre ennemi avec des hésitations ou en proie à l’incertitude, vous êtes d’ores et déjà vécu. La réponse c’est : pas avec nos propres forces, ni avec un cuirasse en toc de notre propre fabrication.

2.Avec la cuirasse de justice.

Qu’entendre par justice ? C’est comme si vous étiez au tribunal et que Dieu vous acquittait, vous déclarait non coupable et surtout vous regarde désormais comme quelqu’un qui n’a pas péché malgré le fait que nous n’arrivons pas à vivre selon ses exigences. Dieu efface notre ardoise. Nous n’avons rien eu à faire pour nous justifier parce que de toute façon nous ne le pouvons pas…Pas besoin de montrer notre CV spirituel aussi beau soit-il. Pas besoin de venir vanter nos belles actions. Nous pensons venir avec notre propre justice, mais Esaïe 64,5 écrit que « toute notre justice est comme un vêtement souillé». Elle n’est pas suffisante, nous avons besoin d’être couverts par la justice de Dieu. Nous sommes rendus justes devant lui non grâce à nous mais à Jésus qui a pris sur lui à la croix le poids de notre culpabilité. Paul dit : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5,21). A la croix nos fautes ont été portées par Jésus.

Malgré cela l’Ennemi se plait à rappeler tes fautes et veut te pousser au désespoir, te maintenir dans la culpabilité et sous la condamnation. Il se plait à t’accuser. Mais Paul dira « Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rm 8,1) et plus loin : « qui accusera les élus ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort, bien plus il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ! » (8,33). Sa justice est ton assurance, ta paix et ta sécurité. Ne te base pas sur tes sentiments mais sur ce que Jésus a fait pour toi à la croix une fois pour toutes.

On raconte l’histoire de deux jeunes hébreux la nuit de la première Pâques. Ils sont tous les deux les ainés de deux familles différentes. Ils savent que leur salut dépend de la promesse dans laquelle le sang de l’agneau pascal aspergé sur le linteau de la porte leur épargnera le jugement. Les deux enfants se mettent au lit en cette nuit fatidique. L’un s’endort sans inquiétude assuré d’être protégé par le sang. L’autre s’agite et se tourne toute la nuit dans son lit anxieux de ce qu’il va arriver. La question se pose alors : lequel des deux est le plus en sécurité ? L’un a confiance tandis que l’autre est perturbé et rempli d’incertitude. Pourtant l’un et l’autre jouissent de la même sécurité. Celle-ci en effet ne dépend pas de leurs sentiments mais de la parole de Dieu qui a dit « je verrai le sang et je passerai par-dessus vous ».

Aujourd’hui nous sommes justifiés par le sang de Jésus qui a coulé à la croix pour pardonner nos péchés. Paul dit que nous sommes justifiés par grâce par le moyen de la foi. Or la foi c’est cette confiance de cœur en l’œuvre accomplie par Jésus pour nous. Sa justice protège notre cœur et vient nous délivrer de toute crainte, désespoir et culpabilité ! Elle nous donne une bonne conscience devant Dieu ! Alors oui que ton cœur soit en paix !…

3. L’apôtre Paul parle en 2 Co 6 des armes offensives et défensives de la justice. Sa justice protège notre cœur et nous donne une nouvelle assurance. Cette justice doit se concrétiser, se manifester dans nos vies et devenir arme offensive pour combattre l’ennemi qui veut détruire notre relation à Dieu. Voici 3 lois spirituelles qui manifestent la justice de Dieu et qui empêchent l’ennemi d’avoir l’avantage sur nous, 3 lois qui vont faire trembler son royaume à savoir le pardon, la bénédiction et l’amour :

Le pardon n’est pas une option dans le cadre de la vie du chrétien mais une obligation. Par le non-pardon nous laissons à l’Ennemi le droit de nous faire du mal et avoir un avantage sur nos vies. Dieu nous a pardonnés en Christ et nous sommes invités à laisser la puissance du pardon nous libérer des chaines de l’amertume et de la colère et ne pas nous mettre en accusateurs ou juges de nos frères. Il ne peut être réclamé de justice auprès du Seigneur tant que nous n’avons pas fait notre part. Et notre part passe par l’acceptation que le pardon est la condition sine qua non de notre condition chrétienne. Réfléchissez : à qui devez-vous pardonner aujourd’hui ? Faites-le sans tarder.

La bénédiction. J’en ai parlé lors d’une prédication (27/08/17). Nous sommes invités à bénir pas seulement ceux que nous aimons ou supportons gentiment mais aussi ceux qui pourraient être nos ennemis. Bénir c’est dire et faire du bien aux autres, à toute personne, créature de Dieu. Quand nous bénissons nous faisons écho au bien que Dieu veut pour chacun. Chacun !

L’amour. L’amour de Dieu est impartial et il est autant pour les bons que pour  les méchants, offert à tous indépendamment de nos mérites, de ce que nous faisons ou pas. Un amour dont l’Ennemi essaie de nous faire douter parce qu’il sait que c’est le cœur de notre foi, ce dont nous avons le plus besoin car c’est son amour qui donne un sens à notre vie. L’amour nous protège contre toutes les forces négatives comme le ressentiment, le manque de pardon, l’amertume, le découragement et le désespoir qui pour le coup peuvent corrompre nos cœurs et gâcher nos vies.

Conclusion 1. Que votre cœur soit en paix 2. Manifestons la justice de Dieu en vivant ces 3 lois spirituelles. 3. Dans la Bible il est question de cuirasse mais aussi de la couronne de justice. Le métal de la cuirasse est appelé à être fondu en couronne pour le jour où nous nous tiendrons devant Dieu. Elle est une récompense placée sur la tête de ceux qui ont bien utilisé la cuirasse de justice tout au long de leur vie, qui ont combattu le bon combat et gardé la foi.

Pour aller plus loin : Comment l’Ennemi a-t-il agi pour vous décourager ? En quoi être couvert par la justice de Dieu donne assurance/sécurité ? Comment vivez-vous les 3 lois spirituelles de la justice au quotidien ? En quoi nous aident-elles dans ce combat ?

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