26/09/18 – Signes qu’on part à la dérive. Hb 2,1-4 ; 1 Co 10,12 ; 2 Tm 2,13 ; Pr 4,20-27 ; Jr 2,1-12
Un jour une personne s’est acheté un petit bateau gonflable et s’est jeté dans l’océan avec et s’est laissée portée par le courant. En ouvrant les yeux elle a réalisé qu’elle était très loin du rivage et impossible de revenir. Elle appelle au secours, son mari l’entend, va la chercher mais au final ce sont les sauveteurs qui ont dû les ramener tous les deux. Cette histoire illustre le fait que parfois les chrétiens dérivent spirituellement, ils s’éloignent loin du Seigneur avec les conséquences que cela peut avoir sur notre relation à Dieu et par ricochet sur toutes les autres relations que nous affectionnons.
Dès le début de l’épitre aux Hébreux, l’auteur rappelle la supériorité du Christ sur les anges, Moïse, les grands-prêtres, et sur tout autre chemin vers Dieu. Son autorité est établie sur toute la création et rien ni personne sur terre n’est plus important que lui. Il enseigne que Christ est notre seule vraie sécurité. Et au chapitre 2 il adresse aux chrétiens un encouragement. Le verbe se traduit par s’attacher à, rester proche de, prêter attention, appliquer notre esprit à ce message. Il craint que les chrétiens ne se laissent emporter loin de la BN.
Oui c’est possible et facile de dériver, de glisser petit à petit loin du Seigneur. Nous pouvons tous connaitre cela un jour ou l’autre… Cela se fait doucement, lentement mais surement. La dérive c’est ça : un mouvement lent et continuel d’un endroit à un autre… C’est donc rarement soudain ni même intentionnel ou quelque chose qu’on a planifié. C’est comme le péché. On ne tombe pas dedans complètement du jour au lendemain. On ne se réveille généralement pas un matin en se disant : « Je me sens d’humeur à commettre un adultère » ! Le péché dans lequel nous tombons est souvent la somme de centaines de petits choix. De même la distance qui nous sépare de Dieu est le résultat de milliers de petits pas que nous faisons loin de lui.
Comment la dérive se produit-elle ? Nous nous laissons gagner par le confort de ce monde en pensant que nous avons tout ce dont nous avons besoin et on s’assoupit. Les blessures et les mauvaises nouvelles nous découragent. On se dit consciemment ou pas : de toute façon avec Dieu ça ne change rien et cela se traduit par un laisser-aller dans notre vie de prière. La fatigue peut jouer un grand rôle parfois. Les tentations nous tirent vers le bas. De mauvaises influences nous éloignent de ce qui est bon. Les pressions de ce monde. L’agitation du quotidien. Nous nous laissons distraire par toutes sortes de choses qui n’en valent pas la peine ou prennent trop d’importance. Nos priorités et nos préoccupations changent et nous sommes attirés par des choses que nous jugeons plus importantes que notre relation à Christ qui devrait pourtant être première… Tout cela fait que tout d’un coup on se retrouve là où on ne voulait pas être…
Tout commence dans le cœur
L’éloignement commence et se produit toujours dans le cœur. Nos cœurs se refroidissent et nous nous éloignons un peu plus du Seigneur. Nous devenons spirituellement vides et apathique (mollesse/ indifférence spirituelle). Dieu nous aime mais son amour pour nous ne nous touche plus. Cela a des répercussions sur nos attitudes et nos relations. C’est pourquoi Dieu dit « garde ton cœur plus que tout autre chose ». Nous devons garder notre cœur près de celui de Dieu. Ap 2,4 : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour ». Il ne dit pas « perdu » mais « abandonné ». C’est comme si Jésus nous disait : « quelque chose s’est introduit qui s’est placé entre toi et moi, et toute ton affection et ton intérêt pour moi ont disparu ».
Christ réclame tout notre cœur. Et si nous portons notre attention sur un autre objet, mon cœur va perdre de vue l’amour de Christ qui nous faisait vivre avant. En 2 Co Paul tremblait que quelque chose ne s’introduise chez les chrétiens qui leur rende Christ moins précieux. Quelle idole, quelle relation, quelle préoccupation avons-nous mis devant nos yeux, au-dessus de Christ qui nous le rend moins précieux ?* Rappelons-nous que rien ni personne ne peut totalement satisfaire notre cœur sinon que d’être près du sien. C’est pourquoi nous pouvons faire nôtre cette prière « Seigneur, que mon cœur soit intimement relié au tien ». Toute autre chose deviendra fade à côté…
Qq signes d’avertissement montrant que nous nous éloignons de Dieu.
1.Nous passons très peu de temps à lire la parole de Dieu et notre vie de prière s’est réduite à presque rien. On lance un « bénis cette journée Seigneur ! » mais nous ne sommes plus touchés par le manque de proximité avec le Seigneur. Nous avons et trouvons toujours mieux à faire. Nous n’allons plus à la Source et notre cœur est livré à lui-même. Quand nous ne sentons plus l’envie de prier et de lire la Bible c’est justement le signal qu’on en a besoin !
2.Nous négligeons le temps de la communion fraternelle avec les autres chrétiens. Nous négligeons la connexion avec ceux qui nous encouragent dans notre marche avec Christ. C’est plus difficile de marcher avec Christ seul. Quand on s’éloigne des autres c’est un signe qu’on s’éloigne de Dieu !
3. L’Evangile (le pouvoir de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus) ne touche plus notre cœur comme avant. Il coule sur nous mais plus en nous. Il est devenu tellement familier mais nous ne le laissons pas rejoindre et toucher nos vies et tous les domaines de nos vies pour qu’ils en soient transformés. Il ne m’interpelle plus, ne me change pas, ne m’engage pas…
4. Mais le premier pas de l’éloignement commence ainsi : la crainte du Seigneur s’éteint progressivement en nous. Et c’est le pire…Le péché qui nous dérangeait ne nous dérange plus. On l’accepte. On le justifie. On le rationalise. On ne le hait plus, on fait avec. On ne se bat plus contre la tentation. Nous sommes tombés dans le compromis. « Est-ce vraiment mal ? Personne ne le verra ou le saura… un peu plus un peu moins… ». On se trouve des excuses et surtout, surtout, nous taisons notre conscience plus fréquemment « oh je sais que c’était mal, mais bon, je verrai plus tard, ce n’est pas si grave…». Dieu nous parle bien des fois et de biens des manières : nous savons que c’est faux, qu’on devrait faire ou ne pas faire ceci ou cela mais nous n’en faisons pas cas… Et c’est trop tard…
La BN c’est que Dieu nous aime assez pour nous aider à cesser de partir à la dérive. Jésus est notre sauveteur, mieux notre sauveur si nous faisons appel à lui. Il nous donne le pouvoir de changer les choses. 3 axes pour y arriver :
La repentance. Demandons pardon au Seigneur d’un cœur sincère. Cette repentance c’est le fruit d’une conscience attristée par le fait que nous avons blessé le cœur du Père. Le Seigneur aime à nous ramener à lui. Jérémie 3 Dieu dit : « Revenez, fils infidèles ; je guérirai vos infidélités ». Et le peuple répond : « Nous voici, nous venons à toi, car tu es l’Éternel, notre Dieu, oui nous nous sommes laissés duper par les cultes païens ». Les chapitres 2-4 de Jérémie traduisent la tristesse du Seigneur lorsque son peuple n’est pas près de Lui. Et ceci est toujours vrai. Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle dit Paul à Tm. Il offre un pardon complet et gratuit en Christ. Croyez que son amour et sa grâce sont assez grands pour couvrir votre éloignement. Dieu est toujours là à nous appeler : revenez à moi… N’attendons pas demain pour revenir à lui. Où que vous vous trouviez maintenant il n’est jamais trop tard.
Nourrissez-vous. Par la prière, la lecture de la parole, la louange et le culte, la communion avec les frères. Faites-en une priorité dans votre agenda, des habitudes spirituelles non négociables. Autant que possible ne laissez rien ni personne vous voler ce temps. Jérémie avertissaient ceux qui s’éloignaient du Seigneur pour « se creuser des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau » ! Le fait est que, si ma citerne n’est pas Christ, c’est une citerne crevassée. Christ seul étanche ma soif, nourrit mon être tout entier.
Luttez. Nous sommes dans un combat spirituel ! Nous avons aussi notre part d’efforts à fournir. Restons alertes, vigilants et ne négocions plus avec le péché ! Luttons contre toute forme de tentation et écoutons les appels de notre conscience. Trouvez quelqu’un qui vous encouragera dans votre marche. Restons attachés au Maitre. Ancrés à la vérité. Oui, Il est notre ancre qui nous empêche de partir à la dérive.
Conclusion : quand un enfant va trop en avant dans la mer et risque d’être emporté par les vagues ses parents lui disent, « ne va pas trop loin, reste près du bord ». Dieu te dit : « reste près de mon cœur, là, tu es en sécurité. Demeure en moi pour vivre de mon amour qui seul comblera ton cœur ».
Pour aller plus loin : Es-tu déjà parti à la dérive ? Quel signe d’avertissement te parle le plus ? Qu’est-ce qui dans ma vie prend tellement de place que cela aurait tendance à m’éloigner du Seigneur et rendrait ma relation à lui secondaire ?