Chers amis, nos contemporains ont beau savoir ce qu’est Noël, j’ai parfois l’impression que cela reste pour beaucoup un simple conte de fée, une fiction sentimentale, sympathique, lumineuse, joyeuse, colorée… Le monde aime bien l’emballage mais beaucoup ont de la peine avec le vrai message de Noël. Il y a 2000 ans, Dieu est venu dans ce monde en la personne de Jésus. Pour un juif de l’époque que Dieu puisse s’incarner ce n’était juste pas possible, pas entendable. Mais cela ne l’est pas forcément beaucoup plus aujourd’hui.

Jésus « Dieu avec nous » ? Certains trouveront l’idée farfelue. Mais si c’est vrai, alors c’est une réalité à prendre très au sérieux ! Si Jésus est Dieu, alors il faut même le mettre au centre de notre vie ! Car l’incarnation ne veut pas seulement prouver que Dieu existe mais elle se produit pour opérer un rapprochement. Pour que Dieu soit avec nous et nous avec lui. Elle a lieu pour que nous puissions avoir une relation avec lui. Et cette relation avec Jésus requiert du courage. Pour Joseph, accepter cette naissance a des implications et cela lui demande beaucoup de courage. Voyons en quoi et pourquoi ça NOUS demande aussi du courage aujourd’hui de confesser Jésus Dieu avec nous.

  1. Le courage de supporter le mépris du monde

Marie est enceinte et Joseph n’est pas le père biologique. Il décide de rompre avec Marie parce que chacun comprendra que l’enfant n’est pas né 9 mois après qu’ils se soient mariés. Donc soit il a eu des relations avant leur mariage soit elle l’a trompé. On imagine facilement qu’en apprenant cela il s’ensuivra de la honte, l’exclusion sociale et le rejet. En épousant Marie il s’expose pour le restant de sa vie à la stigmatisation sociale frappant sa femme. La venue de Jésus, la présence de Jésus dans la vie de Joseph est non seulement mauvaise pour sa position dans la société (en plus de mettre sa propre vie en danger, cf. ch.2). En accueillant Jésus dans sa vie Joseph comprend qu’il peut dire adieu à sa bonne réputation.

Imaginez la tête et les regards incrédules des amis de Joseph quand celui-ci essaye de leur expliquer la vérité ! Ils vont le prendre pour un fou ou pour quelqu’un de crédule. Nous avons peut-être déjà vécu ou et nous vivrons certainement la même expérience avec nos proches. Pour nous aussi accueillir Jésus-Christ dans notre vie c’est peut-être dire adieu à notre bonne réputation et nous devons avoir le courage de supporter le mépris du monde. Confesser notre foi chrétienne n’est pas vraiment dangereux pour nous contrairement à de nombreux frères et sœurs qui sont persécutés voire tués pour leur foi.

En occident que risquons-nous ? Nous subissons au pire de la moquerie, du dénigrement, du mépris si nous adhérons à la foi chrétienne. Pour des jeunes il faut du courage pour affronter le regard de leurs amis qui leur diront : comment croire en tout cela au temps du règne de la science toute puissante ? Ils savent que leur réputation risque d’en souffrir.

2. Le courage d’abandonner notre libre choix

À l’époque de Joseph c’est le père qui donnait le nom de l’enfant et cela marquait symboliquement le contrôle sur sa famille. Mais ici l’ange lui prive de ce droit. C’est comme s’il lui disait : « tu n’es pas le chef de cet enfant, c’est lui qui est ton chef ! ». Aujourd’hui nous voulons bien que Jésus rentre dans notre vie, mais NOUS désirons fixer les conditions. Nous refusons toute obligation d’avoir à faire telle ou telle chose.

Sauf que l’ange dit que s’il vient dans notre vie ce n’est pas nous qui allons contrôler Jésus et fixer les conditions, mais c’est à lui qui revient le contrôle. Quand nous venons à Christ nous ne pouvons pas dire « je t’obéirai si… » ou « je le ferai si… ». Si je dis « je t’obéis à condition que… » ce n’est plus de l’obéissance ! Au mieux Jésus devient votre conseiller et vous acceptez de suivre certains conseils ! Mais il n’est pas votre seigneur !

Déclarer Jésus Seigneur veut dire accepter de ne pas mettre notre volonté en premier. D’ailleurs Jésus dira en Luc 9 « si quelqu’un veut être mon disciple qu’il renonce à lui-même ». C’est complètement contraire à notre culture moderne de l’affirmation de soi. Contraire à cette culture qui dit « sois d’abord loyal envers toi-même et satisfais tes désirs » ! Si vraiment nous voulons Jésus au centre de notre vie il faut lui obéir de façon inconditionnelle. Cela peut nous paraître effrayant mais c’est avant tout une aventure. Joseph a choisi de rentrer dans cette aventure. Il a mis de côté son droit et ses intérêts personnels pour recevoir quelque chose de plus grand. Pour recevoir ce qu’il avait le plus besoin.

Et ce dont nous avons besoin ce n’est pas de donner un nom mais c’est que nous recevions un nom ! En laissant Jésus rentrer dans notre vie, nous recevons notre véritable identité d’enfant aimé du Père. Ce n’est qu’en le laissant rentrer dans notre vie que nous savons qui nous sommes. Et nous pouvons alors le laisser avec joie et confiance diriger notre vie.

Cela m’a fait aussi penser à Abraham. En disant oui à Dieu, il accepte de quitter son pays pour entrer en possession d’un grand pays. Il passe d’une vie confortable centrée sur lui et ses habitudes à une aventure qui va le bénir lui mais surtout bénir un grand nombre de personnes après lui, jusqu’à nous ! Il a ce courage de se mettre en marche au lieu de rester au contrôle. Mais c’est en disant courageusement oui qu’il passe de Abram (petit père) à Abraham (père d’un grand peuple) trouvant ainsi sa véritable identité et aussi sa pleine destinée.

Laisser Dieu rentrer dans sa vie, cela peut sembler risqué pour nous. On croit perdre quelque chose alors que dans l’obéissance on reçoit quelque chose de plus grand, un oui par lequel nous recevons notre véritable identité. Mais pour cela il faut oser franchir le pas et laisser ce Dieu d’amour conduire notre vie, pour sa gloire d’abord, lui qui sait ce qui est le mieux pour nous.

3. Le courage de reconnaître que nous sommes pécheurs

L’ange dit à Joseph : « il sauvera son peuple de ses péchés ». Pourquoi Jésus est-il venu ? Nous n’avions pas besoin d’un philosophe ou d’un maitre spirituel de plus. Mais d’un sauveur, d’un libérateur. Il est venu pour nous sauver parce que nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes du péché et de ses conséquences. Encore faut-il humblement reconnaître que nous sommes pécheurs. Et face au grand commandement d’amour de Dieu et du prochain, force est de constater que nous manquons pas mal le but…

Se reconnaître pécheur cela demande du courage parce que cela implique d’abandonner l’image que nous nous sommes faits de nous-même. Je ne suis pas tout puissant. Je ne suis pas sauveur. Je ne suis pas parfait. Je ne peux m’en sortir tout seul. Je ne suis pas obligé de faire semblant. Je n’ai pas à me forger une fausse identité pour m’en sortir, pour paraître ceci ou cela, pour être accepté, etc. Joseph pourrait se prévaloir d’appartenir à la famille de David mais lui aussi a besoin d’un sauveur. Nos origines, nos statuts, nos diplômes, etc. n’y changent rien !

Avoir le courage de se reconnaître pécheur c’est le premier pas pour recevoir de la part de Jésus notre véritable identité : celle d’enfant déclaré juste aux yeux de Dieu, celle d’homme et de femme qui n’a rien à prouver, mais qui a juste besoin de reconnaître son besoin de pardon. Et dans son amour il vient nous pardonner nous offrant ainsi un vrai réconfort, une vraie joie, une véritable espérance.

 Alors pour terminer, la question c’est : comment et où trouver ce courage ?

Si vous pensez qu’il faut du courage pour tout cela, je crois qu’il faut nous souvenir qu’il a fallu encore plus de courage pour Jésus de venir en ce monde, pour être avec nous (cf. Ph 2). La foi chrétienne est la seule qui croit en un Dieu qui a ce courage d’accepter d’être rejeté, humilié et de mourir sur une croix. Tout cela par amour, pour que nous soyons appelés ses enfants et que nous soyons avec lui pour toujours.

Tout comme c’est par amour et dans l’amour que Jésus a fait tout cela pour nous, je crois que c’est aussi dans l’amour, dans notre amour renouvelé pour Jésus que nous trouverons le courage d’accomplir tout ce que j’ai évoqué précédemment.

Je conclus en disant ceci : plus je médite ce que Jésus a fait pour moi, plus mon amour pour lui en sera renforcé. Plus j’aurai le courage de le mettre au centre de ma vie. Il est Dieu avec nous, avec chacun de nous. Il sera avec toi pour y arriver. Amen

 Prière : Seigneur, merci parce qu’à travers Jésus, tu as désiré entrer en relation avec nous et être Dieu avec nous. Te laisser entrer dans notre vie demande du courage : courage de dire qui tu es pour nous, de te laisser au contrôle, et reconnaître notre besoin de pardon. Nous te demandons de renouveler avant toute chose notre amour pour toi. Aide-moi par ton SE à te mettre au centre de ma vie et à regarder ce que tu as fait pour moi pour y trouver ainsi le courage nécessaire. Je sais qu’en te disant oui je trouve ma véritable identité en toi. Merci d’être Dieu avec nous, avec moi. Amen