Série combat spirituel 5 – la repentance qui délivre et guérit (1 Jn 1,5-10 ; 2 Ch 7,14 ; Eph 4,24-32 ; 2 Co 7,8-11 )

Dans le combat spirituel que nous menons, Dieu a donné  à son peuple une arme redoutable ; un moyen de guérison extraordinaire ; une puissance spirituelle sans précédent. Il nous a fait un cadeau merveilleux. Et pourtant nous le laissons trop souvent de côté et nous ne l’utilisons pas assez : c’est la repentance ! A bien des reprises, si le peuple de Dieu a connu des délivrances, des guérisons, remporté des combats c’était grâce à la repentance.  La repentance est vraiment un don de Dieu.  C’est pourquoi il faut le saisir avec amour et reconnaissance !

Une expérience personnelle

Il y a quelques mois je me suis réveillé en pleine nuit alors qu’un truc me dérangeait dans mon corps. Alors je me suis levé pour prier et demander à Dieu de me soulager de ce dérangement intérieur. Mais cette nuit-là il y avait en fait bien plus important que de prier pour ce problème physique. Il y avait un problème bien plus grave : ma conscience n’était pas nette devant Dieu. Mais vraiment pas. Je crois que cette nuit-là j’ai vécu un temps de repentance comme j’en ai rarement eu. J’ai pris conscience plus que jamais que j’avais offensé Dieu. Mais vraiment. C’est comme s’il me disait : « là il est temps de cesser de faire comme tu fais – on ne plaisante plus ».

Ce n’était pas une menace, pas du tout. Pas une condamnation, au mieux un appel urgent à changer quelque chose. Je ressentais une vraie tristesse. 2 Co 7,10 : « la tristesse conforme au plan de Dieu produit un changement de comportement qui conduit au salut ». La vraie repentance consiste à être brisé par la tristesse d’une situation où nous nous sommes compromis. Et j’étais brisé. Et vous savez, parfois il faut être brisé, pour être façonné par le potier ! Cette nuit-là, j’ai pris TRES au sérieux mon péché, et réalisé que le temps était venu de vraiment changer ce qui devait l’être. Je suis allé me recoucher et pour l’anecdote la douleur était partie et j’ai pu me rendormir !

Un changement radical

Mais ce qui s’est passé cette nuit-là m’a fait aussi réaliser que nous ne pouvons pas nous dire chrétien et continuer à vivre dans nos travers en demandant pardon de temps en temps à Dieu pour nos péchés et puis recommencer comme avant… Qu’on ne peut pas se cacher derrière le Dieu d’amour et de grâce pour justifier notre péché et nos faiblesses pour nous éviter de nous repentir. Et il est vrai que cela nous coute notre orgueil. Cette nuit-là j’ai senti tout le poids de mon péché et l’appel de Dieu à me détourner une bonne fois pour toutes de ce travers qui était le mien.

Le début de la repentance commence par la prise de conscience non seulement que nous nous sommes éloignés de Dieu mais aussi que le péché est mauvais. Et honnêtement, suite à cette expérience je n’avais plus du tout envie de poursuivre sur ce chemin. Se repentir ce n’est pas seulement regretter ce mal. Mais c’est surtout refuser de recommencer et se détourner du mal que l’on fait. Une fois repentants et pardonnés, encore faut-il changer de vie. Une vie toujours plus conforme au royaume et à sa justice. Voyez ce que dit Paul en Eph 4 à ce sujet.

Il y a plusieurs verbes grec pour « se repentir ». L’un d’eux signifie littéralement « changer d’avis ou d’objectif » et un autre « détourner pour remettre dans le droit chemin ».  Il y a ici  un appel à changer radicalement de façon de penser, de système de valeurs, de style de vie, etc. Jésus dit à la femme adultère « va et ne pèche plus ». En effet si le royaume est passé par là (dans nos vies) alors les renoncements doivent être sincères et profonds et pas seulement de surface. Rm 6 : « n’obéissez plus aux désirs mauvais du corps (…) mettez- vous au service de Dieu, comme des vivants revenus de la mort ». Soit j’appartiens au Christ et son œuvre de justification s’est opérée, soit je ne lui appartiens pas et je patauge encore dans mes problèmes. Et si c’est le cas cela demande peut-être un rdv en relation d’aide !

Amour de Dieu et haine du péché

Notre décision de ne plus recommencer tient au fait que nous avons conscience à quel point certaines pratiques valeurs, paroles, pensées, etc. déplaisent à celui que nous confessons être notre Seigneur. Nous nous sommes engagés dans une impasse qui déshonore et attriste notre Père. C’est plus difficile de se repentir tant que je n’ai pas conscience que le péché blesse le cœur de Dieu et abime notre relation à Dieu et aux autres. Parfois on pense : « Oh, ce n’est rien qu’un petit péché, y’a pas mort d’homme… ». Or la Parole est claire : Dieu HAIT le péché. Elle nous invite aussi à « haïr le péché » et à ne pas nous compromettre avec lui et à « aimer Dieu de tout notre cœur ». Nous désirons plaire à Dieu par amour pour lui.

Plus vous aimerez Dieu plus vous haïrez le péché. Plus votre cœur est proche de Dieu plus vous êtes éloignés du péché. Si je continue comme avant ça veut dire que je ne prends pas l’amour et la grâce de Dieu au sérieux, ni le sang de Jésus qui a coulé à la croix pour moi au sérieux. Je les considère même sans valeur. Quand nous péchons voici ce qui se passe : imaginez votre conjoint rentrant à la maison et vous dit « j’ai une liaison avec untel mais rien de sérieux, juste une petite aventure ; je continuerai à coucher avec de temps à autre, mais sache que je t’aime toujours et j’espère qu’on pourra continuer à vivre ensemble ! » Que ressentiriez-vous ? Cela donne un aperçu de ce que nous faisons subir à Dieu quand nous persistons à flirter avec le péché tout en prétendant lui être consacré !

Un style de vie qui s’aligne sur le cœur de Dieu

Ce temps avec Dieu reste gravé dans ma mémoire. Mais cette repentance ne doit pas être un fait unique. La repentance est un processus continu  et devrait devenir un style de vie.  Au début de notre relation avec Dieu nous demandons pardon pour des péchés évidents. Mais la repentance ne vise pas seulement à faire la liste des péchés à nous faire pardonner. Un moment donné nous demandons à l’Esprit-Saint de nous guider dans une repentance « où Dieu attire notre esprit sur ce dont LUI pense qu’il faut que nous nous repentions  dans le but d’être toujours plus proches du cœur de Dieu ; de nous réjouir de ce dont il se réjouit et d’être triste de ce dont il est triste ». Notre désir est d’être dans une plus grande justesse, d’être toujours plus ajusté à sa parole. Le souci n’est pas quel péché est à confesser mais un souci plus dense d’harmonie et de cohérence avec le cœur de Dieu.

Repentance, liberté et pardon

Le péché est à l’esprit ce que le virus est au corps, des agents de maladie profonde. La repentance est un des remèdes, c’est l’acte 1 de toute délivrance et guérison. Tant qu’on ne demande pas pardon à Dieu c’est comme si on acceptait que vive ce virus en nous. Je rends grâce à Dieu qui me délivre de ce qui empoisonnait ma vie. Combien de personnes ont vu leurs vies transformées en refusant plus longtemps que l’ennemi ait un droit sur leur vie en se soumettant à l’autorité du Christ. Dans un couple en conflit il est difficile de communiquer tant qu’il n’y a pas eu demande de pardon. Avec Dieu c’est pareil. La repentance est donnée pour chercher et rendre de nouveau possible notre communion et l’intimité avec Dieu, la restauration et surtout une nouvelle liberté. Si mon peuple s’humiliealors… 2 Ch.

Jean dit : « Si nous confessons nos péchés… » 1 Jn 1,9. Pas de pardon sans repentance. Oui Dieu va pardonner, mais nous ne pouvons pas passer par-dessus la repentance sous prétexte que la grâce est là ! Nous devons avoir le courage et l’humilité de demander pardon. Dieu promet son pardon à quiconque se détourne de son péché : « …nous pouvons avoir confiance en Dieu car il est juste : il pardonnera nos iniquité et nous purifiera de tout mal ». Nous devons prendre le temps d’accueillir en nous cette parole de pardon pour que notre repentance soit efficace. Que chacun de nous soit assuré du pardon de Dieu sur sa vie !

Conclusion : je résume avec le théologien Wayne Grudem qui décrit la repentance ainsi : « un chagrin du cœur pour le péché, un renoncement et un engagement sincère à l’y abandonner et à marcher dans l’obéissance à Christ ». Demandons à Dieu un cœur repentant car c’est la clé de notre liberté. Qu’il mette en nous ce désir d’être toujours plus proche de son cœur. Ce désir de plaire à notre Seigneur par amour. Amen

Pour aller plus loin :

  • Médite la citation de Grudem.
  • Ai-je de la peine à me repentir ? Pourquoi ? Que signifie « être brisé » ?
  • As-tu expérimenté une « guérison » après repentance ? Quel autre bienfait vécu ?
  • Se repentir : quelle motivation ? Par peur ou par amour pour Dieu ?