Bulle, 18/11/18 – Armure de Dieu – chaussures  Eph 6,13-17 ; Es 52,7-10 ;  2 Co 5,17-21 ;

Un conférencier chrétien raconte que pendant la 2nde guerre mondiale il travaillait auprès d’une division blindée proche des lignes ennemies en Afrique du Nord dans le désert. Dans le désert le combat pouvait être très mobile. Son commandant leur ordonnait de ne jamais enlever leurs bottes pour la nuit et de dormir avec. Pourquoi ? A son réveil, le soldat, dans la confusion n’a pas à chercher, à mettre et à lacer ses bottes. Il est tout de suite disponible.

Les chaussures des soldats romains, elles, étaient des sandales solides en cuir pourvues d’une épaisse semelle à clous pointus qui permettaient au soldat d’être parfaitement stable dans les combats rapprochés. Ces chaussures garantissaient une bonne assise et lui permettaient de parcourir de longues distances rapidement. Il était ainsi disponible pour son commandant au moment et à l’endroit où ce dernier avait besoin de lui.

  1. L’Evangile : source de notre paix

Une traduction plus littérale serait : « revêtez vos pieds par/dans l’empressement de l’Evangile de la paix ». Le mot grec généralement traduit par zèle dans nos bibles évoque l’idée que dans le combat nous avons besoin d’être prêts, disponibles, actifs, mobiles. L’Evangile signifie Bonne Nouvelle. Le cœur de cette BN c’est la vie, la mort et la résurrection de Jésus.  Cette BN est source de paix quand nous la recevons dans la foi. En Eph 2 Paul parle de Christ comme étant notre paix. Et en 2 Co 5 cette BN s’exprime en termes de réconciliation entre Dieu et nous, une amitié possible alors que nous étions ses ennemis et que nous ne connaissions pas le chemin de la paix dit-il en Rm 3 (v.17).

Or le problème c’est que trop souvent nous vivons comme si cette BN n’était pas vraie. Comme si nous étions encore brouillés avec Dieu. Nous ne sommes pas en paix. Comme s’il y avait encore inimitié entre Dieu et nous. Et c’est à cause de cela que nombre de personnes (et même chrétiennes) sont encore dans la peur : peur de la mort, peur de l’avenir, peur du non-sens, peur de la culpabilité (peur de mal faire). Ces peurs nous paralysent et nous replient sur nous-mêmes. Cela arrange parfaitement les affaires de notre ennemi qui nous tient captif de nos peurs. Combien sont tourmentés par leur passé qui les culpabilise, leur présent qui n’offre pas de satisfaction durable et d’un futur qu’ils ne maitrisent pas ? Nous avons vu avec la cuirasse que l’ennemi fait tout pour nous toucher au cœur et nous ébranler émotionnellement/spirituellement.

C’est bien pour détruire ces peurs que Jésus est mort et ressuscité : pour délivrer ceux que la peur de la mort rendait esclave dit Hb 2,15 ; pour pardonner nos péchés afin d’avoir une conscience pure ; pour assurer notre avenir éternel ; pour nous donner un sentiment de sécurité pour vivre notre présent en paix. Cette BN une fois comprise devrait nous donner une nouvelle force et assurance intérieure. Elle nous permet de tenir ferme sur nos deux pieds face à notre ennemi. La paix caractérise cette BN. Une BN qui nous donne la paix. Quel est le contenu de cette paix ? 3 aspects

  1. 3 aspects de l’Evangile de paix. Notre force devant l’Ennemi

Paix avec Dieu. Comme je l’ai dit, Jésus brise le mur de séparation entre Dieu et nous. Il y a réconciliation entre Dieu et nous. Cette paix est acquise par le sang de Jésus. Rm 5,1 dit : « nous avons été rendus justes devant Dieu à cause de notre foi et nous sommes maintenant en paix avec lui par notre Seigneur Jésus-Christ ».  Avoir la paix avec Dieu signifie donc qu’il n’y a rien (aucun péché, culpabilité) qui nous sépare de Dieu, rien qui nous fasse encore croire (si c’est le cas) que le Seigneur aurait quelque chose contre nous.

Le mot grec pour paix évoque ce qui a été uni ensemble, 2 choses qui étaient séparées et opposées l’une à l’autre et qui sont maintenant jointes, tenues ensemble par un lien incassable. L’Evangile c’est la garantie que nous sommes amis avec Dieu. Il n’est pas contre nous mais avec et pour nous. Ne laissons pas l’ennemi nous dire ce que nous ne sommes pas pour Dieu ! Refusez ses mensonges ! Notre cœur n’a plus à être agité. Mais si tu es encore agité alors il te faut revenir encore et sans cesse à la croix et y déposer ce qui t’encombre et méditer et t’approprier l’œuvre de Jésus pour toi.

Paix de Dieu. Nous devons parfois affronter la maladie, des problèmes financiers, des soucis relationnels, des choix difficiles à faire, un avenir incertain. Dans ces combats intérieurs c’est à la paix que nous aspirons tous le plus. Le shalom hébraïque c’est une forme de bien-être intérieur, de tranquillité que rien ne peut nous enlever. Cette paix ne s’obtient pas par une technique psy ou en récitant un mantra. L’homme n’y est pour rien… Seul Dieu peut donner la paix du cœur et de l’esprit. Cette paix ne dépend pas non plus des circonstances mais de ce que Jésus a fait pour nous. Nous pouvons être malmenés mais Dieu nous enracine dans une stabilité émotionnelle et spirituelle qui nous tient debout et confiants.

L’ennemi veut nous intimider et voler notre paix. Dans les difficultés il veut nous faire croire que Dieu ne s’intéresse pas à nous. Mais c’est faux ! Face à ce mensonge rappelons-nous 2 vérités fondamentales : 1/ Dieu est notre ami, il est avec nous et pour nous. En Christ nous avons la ferme assurance de l’amour de Dieu pour nous. 2/ Nous croyons qu’il est au contrôle. La peur nait du contrôle que nous n’avons pas sur les choses… Abandonnons le contrôle et dans la foi reconnaissons que Dieu est au contrôle.

Ph 4,6 : « ne vous inquiétez de rien mais demandez à Dieu ce dont vous avez besoin et la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer gardera vos cœurs et vos pensées en communion avec Jésus-Christ ». Confions-nous au Seigneur dans la prière. Dieu veut troquer nos peurs contre sa paix !  À ceux qui viennent à Lui, Jésus a dit : « vous trouverez du repos pour vos âmes » (paix signifiant aussi repos).

Paix avec les autres.  La réalité de la paix avec Dieu qui se reçoit dans la foi et la paix de Dieu qu’il donne est désormais est une réalité que nous sommes appelés à manifester, à refléter, à vivre avec zèle dans nos relations (église, famille, etc.). Le NT nous invite à plusieurs reprises à « vivre/être en paix », « rechercher la paix ».  Paul nous invite à l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Elle est et sera notre force devant l’Ennemi dont l’une des devises préférées est « diviser pour mieux régner » ! La paix avec les autres est possible et découle de notre paix avec Dieu et de la paix que Dieu donne

  1. L’Evangile de paix en action

La paix de Dieu et avec Dieu sont désormais une BN à vivre et partager.

A partager d’abord : en effet il ne s’agit pas seulement de ne pas perdre du terrain face à l’ennemi mais aussi d’en gagner. L’Église est un mouvement, non pas un monument. On avance ! En Actes 10 Pierre dit que notre prédication consiste « à annoncer l’Evangile de la paix par Jésus-Christ ». Cette paix doit être l’objet de notre prédication/témoignage.

D’ailleurs le mot grec évoque la course du messager porteur d’une dépêche. Parfois le soldat romain était chargé d’aller informer ceux qui avaient besoin de connaître un BN. Nous ne pouvons pas la garder pour nous. Si vous gardez une BN pour vous c’est que ce n’est une si bonne nouvelle pour nous ! Dieu nous envoie pour être messagers et ambassadeurs de la réconciliation avec Dieu (2 Co 5,18-21).

La dire et la partager mais aussi à vivre. Le mot paix signifie aussi réconciliation. L’Evangile est une bataille pour la pacification du monde et la réconciliation. La BN est une lutte contre tout ce qui abîme et déshumanise l’humain ; contre toute les puissances de divisions et de racisme ; contre toutes les servitudes et les jougs sous lesquels se trouve l’homme ; etc. Et il y de quoi faire. Cela commence déjà dans nos familles, notre entourage et voisinage. Nous mettons nos chaussures pour répondre à l’appel du maître qui nous envoie et nous a donné « le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions et d’écraser toute la puissance de l’ennemi » (Lc 10,19). En effet rappelons que nous ne nous battons pas contre des hommes mais contre des puissances spirituelles qui instrumentalisent des hommes soumis à ces puissances.

Conclusion : Au musée alpin de Zermatt, on présente des souliers d’alpinistes amateurs qui ont chuté et sont morts en montagne mettant ainsi en évidence qu’ils n’avaient pas les chaussures appropriées. Dans ce combat il vaut mieux être bien équipé, sinon on risque de gros ennuis.

Satan sait qu’un soldat distrait est un soldat inefficace. Satan sait qu’un soldat anxieux est un soldat réticent. Satan sait qu’un soldat troublé est un soldat vaincu…

Alors, comme dit un courant politique français : « en marche ! ». Les chrétiens doivent quitter leurs chaussons et revêtir leurs chaussures  cloutées ! Ce n’est pas avec des charentaises que le peuple du Seigneur remportera des victoires ! En vous chaussant chaque matin, dites-vous que vous avez une bonne nouvelle de paix à répandre et à incarner aujourd’hui. Ne nous laissons ni distraire, ni inquiéter, ni troubler par les manœuvres et les intimidations de l’Ennemi. Soyons enracinés dans la paix de Dieu et la paix avec Dieu. Soyons fortifiés par Christ qui est notre paix. Oui, en marche ! Notre monde a désespérément besoin de SA paix. Amen

Pour aller plus loin : qu’est-ce qui me fait le plus peur ? Comment, en quoi la BN m’aide à trouver la paix par rapport à cela ? Sur quoi aurais-tu besoin d’abandonner le contrôle ? As-tu déjà ressenti la paix de Dieu et si oui quand ?  Pourquoi est-ce si difficile de partager la BN de la paix ? Pourquoi est-ce difficile de vivre la paix avec autrui (église, famille, …) ? Se battre pour la pacification/réconciliation : concrètement pour moi ce serait quoi ?