Ce dimanche matin-là des femmes anéanties, l’esprit brisé depuis la mort cruelle de Jésus viennent le voir et l’honorer une dernière fois en embaumant son corps. Les tombeaux de l’époque de Jésus étaient généralement taillés dans la roche et une pierre extrêmement lourde en bouchait l’entrée. Pilate avait même fait sceller cette pierre par crainte qu’on ne vole le corps de Jésus. Cette pierre était si lourde que les femmes se sont demandé qui pourrait la leur rouler. A elles seules c’était impossible de la bouger. Mais en arrivant au tombeau les femmes constatent que la pierre a déjà été roulée.

J’aimerais parler de cette pierre. Parce que cette pierre représente cette barrière entre ce qui est vivant et ce qui est mort. Il y a dans nos vies des pierres qui sont autant d’obstacles parfois insurmontables qui se dressent devant nous et nous empêchent de vivre la vie en abondance promise par Jésus dans nos relations (familiales, professionnelles…). Ces obstacles qui volent notre joie et notre paix.

Nos chemins sont bloqués par des pierres dont nous seuls connaissons la taille, la forme et la circonférence. Le rocher du chômage, de l’abandon, de l’abus ou de la dépendance. Obstacles insurmontables de la dette, de la séparation, de la dépression, d’habitudes dont on n’arrive pas à se défaire, de tentations auxquelles il est difficile de résister. Ces pierres qui nous enferment dans notre passé encore douloureux, pierre qui bloque nos chemins et nous empêche d’aller de l’avant et d’envisager un futur. Comme ces femmes nous ne sommes pas assez forts pour faire rouler ces pierres. Quel que soit l’outil utilisé, l’angle que vous choisissez, vous ne pouvez pas les bouger ou les déplacer d’un cm.

MAIS… chers amis, aujourd’hui, La Bonne Nouvelle de la résurrection c’est qu’à Pâques Jésus vient faire sauter cette barrière dont je parlais. Depuis Pâques, le Vivant continue de rouler les pierres de nos vies ! Jésus peut faire pour nous ce qu’il a fait pour Marie, Pierre, Thomas et les autres. Leur vie a été changée à jamais parce qu’Il a roulé la pierre. Cette pierre représentait les peurs et les échecs des amis les plus proches de Jésus. Et sa résurrection a eu un impact personnel et puissant sur la vie de ceux qui l’aimaient. Il a roulé les pierres qui entravaient leur foi et leur avenir. Outre la pierre qui bloquait l’entrée de son propre tombeau, Jésus a déplacé pas moins de cinq autres pierres ce matin de Pâques. Les voici :

I. Jésus roule LA PIERRE DU DÉCOURAGEMENT

Le groupe de femmes venu au tombeau était dévasté, elles avaient le cœur brisé. Elles avaient mis leur foi et leurs espoirs en Jésus qu’elles pensaient être le Messie. Tous les disciples étaient déçus et désillusionnés à l’image des pèlerins d’Emmaüs qui diront « nous avions espéré que c’était lui » (Lc 24,21). N’avons-nous eu jamais des rêves brisés, des espoirs déçus ? Nous espérons… le retour ou le changement de comportement d’un enfant ; voir son mariage être restauré ; se voir être enfin guéri d’une maladie et cesser de prendre telle médication. Quand rien n’arrive c’est décourageant voire dévastateur… Nous nous sentons coincés derrière ces pierres et notre vie ne fait plus sens…

Mais pour Marie et les autres, la résurrection a tout changé. Jn 20,20 dit que « les disciples étaient remplis d’une grande joie quand ils virent le Seigneur ». Ils sont passés du désespoir à une joie débordante. La résurrection confirme que nous pouvons mettre notre confiance et notre espérance en Jésus. Quand nous mettons notre espérance ailleurs qu’en lui et dans les choses de ce monde, nous risquons une grande désillusion. Malgré les circonstances difficiles que nous traversons, sa vie en nous suscite une joie profonde qui ancre notre âme. Comme eux nous pouvons connaitre et être dans la joie car Jésus est l’objet d’une espérance qui ne déçoit pas.   

II. LA PIERRE DE LA PEUR

Quand Jésus fut arrêté tous les disciples ont fui et l’ont abandonné. Un seul est resté au pied de la croix. Après sa crucifixion ils se sont caché des autorités derrière une porte verrouillée paralysés par la peur d’être arrêtés. La peur nous paralyse, c’est une prison qui nous empêche d’accomplir ce que Dieu veut que nous fassions. La peur du rejet nous empêche de partager notre foi. La peur de l’échec nous empêche d’essayer quelque chose de nouveau. Beaucoup de peurs nous volent notre destinée…

Mais voilà que Jésus apparait à ses disciples recroquevillés et leur dit « que la paix soit avec vous ». Leur peur s’est transformée en foi et ils sont sortis dans les rues proclamer avec hardiesse la résurrection de Jésus. Qu’est-ce qui a fait la différence ? C’est la promesse de Jésus : « je suis avec vous tous les jours ». Quels que soient les obstacles auxquels nous sommes confrontés, la peur ne résoudra rien. Mais nous avons l’assurance que nous ne sommes pas seuls. Il est vivant, à nos côtés, il ne nous quittera pas, ne nous abandonnera pas. Allons avec une nouvelle assurance !

III. LA PIERRE DU DOUTE

Thomas ne veut pas croire ses amis quand ils lui disent avoir vu Jésus vivant quand lui était absent la 1ère fois qu’il leur est apparu. Thomas veut des preuves et toucher Jésus ! Il ne faut pas juger Thomas trop vite car nous avons tous nos propres doutes concernant la foi chrétienne. L’essentiel est de poursuivre la recherche de vérité et d’accepter d’aller là où la preuve nous conduit.

Vous connaissez peut-être l’histoire de ce journaliste athée américain Lee Strobel (Jésus l’enquête : dvd/livre). Quand il a vu que sa femme changeait suite à sa conversion, il a eu peur de la perdre et il s’est donné comme objectif d’enquêter sur Jésus pour prouver que toute cette histoire de résurrection était bidon. Mais plus il avançait dans l’enquête et plus les preuves de la résurrection de Jésus devenaient tangibles. Si Jésus était ressuscité cela validait tout ce qu’il avait dit et prétendu être. Il a fait le bilan de ses recherches et un jour il s’est exclamé « tout cela est donc vrai » et a donné sa vie à Dieu. Quand Thomas a vu Jésus de ses propres yeux il s’est exclamé « mon Seigneur et mon Dieu ». Jésus était bien ce qu’il disait être et il nous invite à oser faire ce pas de foi de faire de lui notre propre Seigneur et sauveur. 

IV. LA PIERRE DE L’ECHEC

Nous avons tous connu l’échec un jour (dans le cadre de notre vie familiale, conjugale, professionnelle, de projets). Pierre aussi a connu l’échec. Il aimait Jésus mais il a fini par le renier… Imaginez ce qu’il a pu ressentir à la mort de Jésus. Après la résurrection de Jésus, il se sentait toujours en échec. Au lieu de rejoindre Jésus en Galilée, il est reparti à sa vie d’avant : pêcher. Puis Jésus le rejoint, lui accorde une pêche abondante et partage avec lui un repas. Puis Jésus lui demande si Pierre l’aime. Et il lui dit « suis-moi ». Au fond Pierre a eu une seconde chance et il est même devenu le prédicateur de la Pentecôte qui a touché le cœur de 3000 personnes.

Jésus ne regarde pas à nos erreurs aussi grandes soient-elles. Il ne nous considère pas aussi stupide que nous pensons l’être. Si nous aussi avons échoué, Jésus nous offre et veut nous offrir une seconde chance. Il est le Seigneur de la seconde chance. Il ne rejette personne. Avoir échoué par le passé ne fait pas de nous des loosers, des perdants, des bons à rien, des nuls. Il roule la pierre de l’échec et nous donne l’opportunité de nous relever, de le suivre, de l’aimer et de servir.

V. LA PIERRE DE LA MORT

Paul dit que la mort sera le dernier ennemi vaincu. Elle touche tout le monde mais Jésus est celui qui a vaincu la mort par sa mort sur la croix et sa résurrection d’entre les morts. Grâce à sa résurrection la mort n’est pas et ne sera pas le dernier mot de l’histoire humaine. Jésus a promis et a rendu possible ce que personne d’autre ne pouvait offrir : la vie éternelle. Ce don se reçoit à notre conversion, quand la vie de Dieu en nous nous fait participer à la glorieuse destinée de Jésus. Pâques nous rappelle que le choix dans cette vie n’est pas entre le bien et le mal, mais cela a toujours été entre la vie et la mort. Dieu veut nous faire rentrer dans sa vie, à nous de la choisir aussi !

Conclusion : Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Dieu a roulé la pierre du tombeau ? La pierre n’a pas été roulée pour laisser sortir Jésus, mais pour nous laisser entrer, pour voir et être convaincus que Jésus était ressuscité d’entre les morts et qu’il est vivant pour toujours. Ce même pouvoir qui a ressuscité Jésus d’entre les morts est à notre disposition aujourd’hui. Jésus peut et veut déplacer encore des pierres pour nous. Quels que soient les défis auxquels nous sommes confrontés, quels que soient les rochers qui bloquent notre chemin (découragement, doute, échec, peur, ou même la mort), sachez simplement qu’Il roule encore des pierres. Il n’y a pas de pierre assez lourde qu’il ne puisse, lui, déplacer. Il est prêt à déplacer la vôtre, si vous la lui abandonnez. Mon frère, ma sœur, accueille en toi l’esprit du ressuscité et laisse l’esprit du ressuscité rouler ce que tu ne peux pas rouler toi-même. Amen

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