Nous poursuivons notre série sur David et parlerons de courage au travers de ce récit de David et Goliath. Il nous faut du courage pour affronter les défis et circonstances qui se présentent à nous et nous rendent anxieux. J’aimerais dire qu’il nous faut absolument éviter de lire ce genre de récit comme une simple morale « Goliath représente ta plus grande peur et David te montre comment gérer cette peur ». Non, face à nos peurs, il ne s’agit pas de dire « regarde l’exemple de David » ! Car cela ne nous aidera pas plus que cela.

  1. Saül : le manque de courage

Les deux armées sont séparées par une vallée et le 1er qui attaque sera désavantagé. Pour éviter de lourdes pertes, il arrivait donc qu’on fasse s’affronter en duel les soldats les plus forts. Le vainqueur de ce combat donnait la victoire à tout son camp et l’autre camp avec toutes les familles du pays en devenaient l’esclave. Côté Israël, personne ne veut affronter Goliath dont le physique et l’équipement font trembler tout le monde. Sauf David : il a reçu l’onction et dans l’AT la venue de l’Esprit est souvent associée au courage surtout quand le peuple est en difficulté (Gédéon, Samson). Et pour affronter Goliath il faut qqun rempli du même Esprit puisque tous les autres à commencer par Saül sont morts de trouille. En effet, aux seuls mots de Goliath (v.11) Saül est terrifié.

Qu’est-ce que le courage ? David utilise l’expression « ne pas perdre cœur » v.32. = capacité à rester debout et à rester en place quand l’assaut est donné. Il s’agit de ne pas fuir ou reculer devant l’ennemi mais d’affronter ce qui doit l’être. Ecoutez : le courage est cette capacité à faire ce qui est juste quel que soit le danger ou les conséquences. Exemple de courage : les 3 hommes dans le livre de Daniel qui refusent d’adorer une idole malgré la menace de mort. Ils considèrent ce qui est juste au lieu de penser à eux. Faire la chose juste, c’est donc ne pas regarder qu’à soi ce qui inclut aussi de risquer sa peau.

Le propre du courage est de pouvoir faire face à notre plus grande peur tout en faisant ce qui est juste et altruiste quoi qu’il arrive. Question : quelles sont nos plus grandes peurs ? Cela peut être la mort, la maladie, la peur de l’échec (éducation des enfants, perte du travail), de ne pas être aimé…Le problème de la peur fait que nous sommes comme absorbés par nous-mêmes. Saül a peur, il est dépassé, il pense plus à lui-même et à sauver sa peau qu’à son peuple, il a besoin de courage car sa peur ici serait certainement celle de l’humiliation !

  1. Goliath : la contrefaçon du courage

Goliath est présenté comme le champion de son camp. Les deux combattants gèrent différemment leur courage et Goliath le gère d’une mauvaise façon. Pourquoi ? Le texte donne bcp de détails sur Goliath et insiste sur sa force et son physique massifs, son équipement et armement élaboré en bronze (David n’en a pas) et surtout… la haute estime de lui-même. Nulle part on ne voit qu’il a peur. Il n’a peur de rien. Il ne se sent nullement en danger. « Regarde-moi je fais 3 fois ta taille ! Regarde-moi comme je suis fort et puissant ! » C’est justement une fausse idée du courage. La contrefaçon du courage c’est le fait de bannir ses craintes, les pensées de peur ou d’échec en se regardant soi-même avec confiance.

La peur montre la réalité du danger. Contrairement à David, Goliath n’est pas conscient du danger qui est pourtant bien là. Et par conséquent il se rend complètement vulnérable. Bannir la peur vous déconnecte de la réalité et vous expose à des dangers auxquels vous ne seriez pas vulnérable autrement. Le courage ne se trouve pas en ayant une très grande confiance en soi, parce qu’on pense avoir les ressources, la force, le matériel, le bagout.

Certaines techniques comme la visualisation veulent vous aider à imaginer une situation et à bannir les pensées de peurs en vous regardant dans la situation avec confiance pour gérer les choses dans la réalité. Le courage ne se trouve pas en bannissant toute pensée de peur et en comptant sur sa propre adrénaline. Le vrai courage est cette capacité à faire la chose juste malgré la peur.  Nous avons besoin de quelque chose qui nous aide face à ces peurs pour affronter ce qui doit l’être.

Question : qu’allons-nous faire quand et si la chose juste à faire nous coute ? Où trouver le courage d’affronter ce qui nous fait le plus peur ? Quand David dit : « tu viens contre moi avec une épée, une lance et un sabre ; moi je viens armé du nom du Seigneur de l’univers ». Il ne s’agit pas simplement d’en conclure : « il faut avoir la foi de David et Dieu te rendra capable d’affronter ce qui doit l’être ». En fait ce serait juste une version spiritualisée du courage de Goliath. Comme lui tu regardes à toi-même, à ta foi et tu te dis : « si vraiment j’ai foi en Dieu alors il ne me laissera rien de mauvais m’arriver »…

Ah bon ?  Croire que rien de mal ne pourra m’arriver, ce n’est pas biblique. Nulle part il n’est dit ni promis que Dieu ne laissera rien de mal arriver aux « bonnes personnes ». JB, bonne personne ? Oui, décapité. Les disciples, bonnes personnes ? Oui, tous martyrs. Jésus, bonne personne, oui, fini sur une croix.

  1. David : le vrai courage

Oui, parfois nous manquons de courage. Mais la BN c’est que Jésus est venu pour nous sauver de nos lâchetés et de notre manque de courage ! Voyons en quoi David préfigure Christ et surtout notre besoin de Christ.

1/ David n’est pas juste un exemple à suivre pour foncer comme lui vers nos Goliath ! David est même un anti-héros. Il est faible et fragile, trop petit pour porter une armure. Mais il ne remporte pas le combat malgré sa faiblesse mais à cause de sa faiblesse. Dieu sauve son peuple à travers les faiblesses du sauveur.

2/ Dieu choisit qqun qui représente son peuple pour vaincre Goliath. Souvenez-vous, celui qui gagne soumet le peuple adverse. Un seul homme engage tout le peuple. David ne se bat pas pour son peuple. Mais en tant que peuple. On pourrait dire son substitut. S’il gagne, le peuple sera traité comme s’il avait gagné. S’il est lâche ou perd, c’est le peuple qui sera considéré lâche ou perdra. Ce qui lui arrivera sera imputé à son peuple parce que son peuple est uni à lui.

Dans Hb 11 l’auteur appelle à nous souvenir de tous ces héros de la foi notamment David. Il dit « souvenez-vous de David et des autres » mais il dit « fixez vos yeux sur Jésus ». Il est l’auteur de votre foi. Le mot grec (archegos) signifie « champion ». Dieu a envoyé son David ultime, Jésus. Il nous sauve non malgré sa faiblesse mais par sa faiblesse. Et il sauve son peuple, nous, non au risque de sa vie, mais bien plutôt au prix de sa vie.

Nos peurs ? Elles cachent une plus grande peur, la peur de la mort. Avec cette crainte de nous retrouver un jour à la barre d’un tribunal, face à Dieu, en essayant de nous justifier de tous les mensonges, égoïsmes et lâchetés de nos vies. Mais nous croyons que Jésus a fait ce qu’il fallait pour nous éviter ce cauchemar. Quelle que soit la chose dont nous avons peur : peur de la souffrance, peur du rejet, peur de l’humiliation… ce n’est encore rien comparé à ce que Jésus a enduré. Il est allé au cœur de la sombre vallée de la mort. Pourquoi ? pour sauver son peuple non pas tant d’une mort physique mais d’une mort spirituelle, éternelle. Jésus a affronté tout cela avec courage. Notre Dieu est le seul à être vraiment courageux, le seul qui avait besoin d’être courageux pour nous sauver de nos pires cauchemars.

Jésus s’est engagé sur le champ de bataille et il a été courageux à notre place.  Il fut le substitut pour son peuple. De sorte que par sa mort et sa victoire, c’est le peuple tout entier qui célèbre sa victoire parce qu’il est uni à son peuple. Quand nous croyons en lui, Dieu nous impute cette victoire comme si c’était nous qui avions fait le job ! Jésus le courageux a fait ce qu’il fallait pour que nous n’ayons plus à subir nos peurs. Pour que même la mort ne soit plus une tragédie ni une source de peur. Parce que nous savons où et avec qui nous serons.

Le courage n’est pas tant l’absence de peur. C’est la présence de la joie, la joie de ne plus avoir peur de notre futur. Hb 12 dit : « il a accepté de mourir sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort, parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée ».  Jésus a eu peur à Gethsémané. Il n’a pas dit « même pas peur, apportez seulement la croix ! ». Non, ce qu’il a accompli, il l’a fait au travers de la joie. Et pour la joie. Comment cela, quelle joie ? Et bien celle de savoir son peuple avec lui ! La joie de savoir qu’il aurait chacun et chacune de nous à ses côtés ! Voilà ce qui lui manquait ! Sa joie n’était parfaite qu’en sachant ses enfants rassemblés près de lui !

Frères et sœur, puisque Jésus a fait face à notre cauchemar ultime, nous pouvons désormais faire face à nos défis, craintes, peurs, futur avec cette même joie de savoir que quoi qu’il arrive, tout ira bien. Ce qui nous rend courageux ? C’est regarder la croix et méditer Jésus mourant pour nous et pour nous avoir à ses côtés qui nous rend courageux. Restons chaque jour émerveillé de son courage d’avoir affronté la croix pour que nous, nous puissions dire : « quoi qu’il arrive, il n’y a finalement rien à craindre ». Il a marché dans la vallée de l’ombre de la mort pour que nous puissions confesser avec joie « dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal car je sais que tu es avec moi ». Amen

Père, merci car tu ne nous as pas seulement donné un exemple de courage mais surtout un sauveur, courageux pour nous. Il a combattu le grand combat pour que quelle que soit la peur qui est la nôtre, notamment la peur de la mort, nous n’en ayons plus peur car il a remporté la victoire sur elle afin que nous devenions aussi ton peuple et non plus esclave de l’ennemi. Aide-nous à considérer la croix avec joie afin qu’elle ranime et fasse grandir petit à petit notre propre courage.

Textes : 1 Sm 17, 1-11 ; 16 ;24-25 ; 31-51 et Hb 12,12

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