Prédication sur Ps 35 / 3Jn1-2

Quand notre âme fait face à ce qui veut la détruire.

 

Bien-aimés du Christ Jésus,

Si un jour j’étais acculé à ne garder qu’un seul livre de la Bible, sans hésitation aucune je choisirais les psaumes. Les psaumes, ces prières issues de gens comme vous et moi, au prise avec l’épaisseur de la vie comme nous. Ces psaumes qui ne sont pas des prières d’extra-terrestres. Le psaume 35 fait justement partie de ces psaumes pétris d’humanité, et qui font partie de la Parole de Dieu. J’aime ce que Bonhoeffer dit dans son commentaire : les psaumes sont la parole de Dieu adressée à Dieu, les prières de Dieu à Dieu, les prières que le Fils de Dieu, Jésus a adressées à son Père.

Le psaume 35 nous emmène dans l’intimité, l’intensité et la profondeur de la souffrance du roi David. Il ne nous est pas dit à quel épisode de sa vie il fait allusion. Ainsi nous pouvons y mettre notre propre vécu.

David est en train de passer par la terrible épreuve d’être trahi par des proches qui orchestrent des fausses accusations, des calomnies. Il a été pris dans leurs manipulations. Il est la cible de gens qui méditent la tromperie. Il y a chez ses adversaires une volonté de détruire son âme, le cœur de son être, son élan de vie, le centre de son être qui le porte. Il y a là une méchanceté perverse et subtile. Il se peut que si tu n’as pas vécu cela de la part de quelqu’un, tu aies traversé des circonstances qui ont, elles aussi, voulu détruire ton âme, ton centre. Plusieurs psaumes se font l’écho de cette réalité. Au Ps 40, David s’écrie : Honte et déshonneur sur tous ceux-là qui cherchent mon âme pour la perdre.

Peut-être, es-tu en train de vivre quelque chose de ce style.

Qu’est-ce que ce psaume peut bien nous dire ?

David débute par un cri de colère et de révolte. Eternel attaque ceux qui m’attaquent. Il s’adresse à l’Eternel, Yahvé, le Dieu qui a fait alliance avec lui. Ce n’est pas celui qui est là-haut quelque part, c’est celui qui a fait alliance avec nous, avec toi. Ce cri demande à Dieu de prendre en main l’adversaire qui l’attaque. Cet adversaire qui essaie de couler son âme, le cœur de son être. Et David fait cette prière : Dis à mon âme : Ton salut, c’est moi ! Redis à mon âme que tu es le Sauveur. Redis à mon âme que ma délivrance c’est toi. Dis à mon âme : Ton salut c’est moi.

Au-delà de l’appel à faire justice, à attaquer ses ennemis, David sent le besoin de demander à Dieu de parler à son âme, au cœur de son être, à cette partie de son être qui porte sa vie. De lui redire qui il est. Il convoque le Seigneur. Il recherche sa voix.

Souviens-toi d’Elie qui a vaincu les prophètes de Baal et qui se retrouve en pleine dépression à cause d’une menace de la reine Jézabel : ce qui va le relever c’est la parole que l’Eternel, Yahvé adressera à son âme, au plus intime de son être.

Dans nos épreuves, demandons au Seigneur de venir nous redire que notre salut c’est Lui. Le dire à au plus intime de notre cœur. Que ton nom soit sanctifié, dit Jésus. Notre besoin le plus grand est bien de l’entendre nous redire : Je suis ton salut, je suis ton Sauveur, je suis Seigneur. Seule sa voix qui nous le dira à chacun d’une manière particulière pourra apporter le calme à notre âme pour qu’elle reprenne pied.

Cette demande de David nous dit que notre âme peut être assiégée par l’épreuve et ne plus parvenir à écouter la voix du Seigneur. Dans ce psaume 35, on voit que ce qui menace l’âme de David de surdité.

Il y a les accusations dont il est l’objet. Ces accusations fausses qui nous atteignent aussi parfois. Accusations venues de la grosse voix de l’Ennemi. Accusations venues parfois de notre histoire personnelle et des paroles blessantes entendues. Accusations venue de notre entourage, des circonstances.

Il y a aussi les circonstances, les épreuves, les malheurs de la vie, quand tout semble se liguer contre nous. Autant de choses qui peuvent nous conduire à demander vengeance, à crier notre colère et notre révolte à Dieu, mais sans ne plus pouvoir percevoir sa voix qui nous apaise.

Il y a aussi notre orgueil qui pourrait nous pousser à nous débrouiller seul.

Il y aussi le sentiment d’être seul au monde, désespérément seul.

Demandons-nous : qui parle à mon âme dans les circonstances difficiles que je vis ?

Cela nous invite à être attentif à notre âme. Nous avons l’habitude de prendre soin de notre corps et de ses besoins. Soyons aussi attentif à notre âme, à ses besoins.

A-t-elle besoin d’encouragement ? De pardon ? De consolation ? De direction, d’orientation ? De vérité ? De repos ? De courage ? De liberté ? De joie ? En particulier de la joie d’être sauvé, de la joie d’être amie de Dieu ?

Notre âme vit de la parole que Dieu lui dit. Ce n’est pas par hasard que Jean présente Jésus comme le logos, la Parole avec un grand P de Dieu. La Parole créatrice de vie. La Parole qui fait de nous des enfants de Dieu.

Nous avons besoin de faire cette prière: Dis à mon âme: ton salut c’est moi.

Nous pouvons proclamer notre foi, comme David dans de nombreux psaumes et en même temps avoir ce besoin. Je lisais un témoignage de David Helser dont le fils fut emmené aux soins intensifs entre la vie et la mort. Et un soir, alors qu’il suppliait Dieu pour la vie de son fils, la voix du Seigneur l’a rassuré et il a écrit ce cantique : Au milieu de la tempête je vais chanter et de plus en plus fort je ferai entendre ma louange. Des cendres l’espoir renaît. La mort est vaincue, le Roi Jésus est vivant[1]. Je pense aussi à Martin Luther King, alors qu’il est à 2 doigts d’abandonner sa lutte suite aux nombreuses menaces de mort dont lui et sa famille sont l’objet, et qu’il crie à Dieu sa détresse et entend alors une voix intérieure lui dire : Martin Luther, lève-toi. Lève-toi pour le droit. Lève-toi pour la justice. Lève-toi pour la vérité. Et je serai avec toi. Même jusqu’à la fin du monde.

Bien-aimés du Christ, il arrive que nous soyons pris dans des tourmentes comme David, qui visent notre âme, notre élan de vie, notre être profond et veulent l’anéantir. Ce qui est terrible c’est quand ces attaques contre notre âme viennent de frère et sœur en Christ, de gens religieux.

Jésus a vécu cela à Gethsémané où l’Ennemi et Judas son disciple ont tout fait pour détruire son âme. Jésus dira : mon âme est triste jusqu’à en mourir. Mais dans son face à face avec le Père, son âme reçoit la force et l’assurance pour aller de l’avant. Dans ce face à face, sans aucun doute, son âme entend la voix du Père, de son Père.

Jésus peut donc nous accompagner dans ces moments de prière et se tenir à nos côtés quand nous disons : Seigneur, dis à mon âme : ton salut c’est moi.

Quand David aura entendu le Seigneur lui dire : ton salut c’est moi ton Dieu, alors il pourra avancer dans sa prière et dans son épreuve et un peu plus loin, il pourra dire : mon âme se réjouira en l’Eternel et en son salut (v.9). Et à la fin : Exalté soit le Seigneur qui veut la paix ce son serviteur (v.27).

N’hésitons donc pas à prier de toute nos forces : Eternel, dis à mon âme les paroles qu’elle a besoin d’entendre. Dis-lui que mon salut c’est toi.

Amen.

 

[1] I’m gonna sing in the middle of the storm / Louder and louder, you’re gonna hear my praises roar / Up from the ashes hope will arise / Death is defeated, the King is alive. Jonathan David Helser 

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