Relisons ce passage : « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas humaines, mais elles sont puissantes, grâce à Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et tout obstacle qui s’élève avec orgueil contre la connaissance de Dieu, et nous faisons toute pensée prisonnière pour qu’elle obéisse à Christ ».

  1. De quoi parlons-nous ? (Qq exemples de forteresses)

Paul est confronté dans l’Église de Corinthe à des personnes qui ne reconnaissent pas son autorité d’apôtre et certains tiennent des discours, des idées, des philosophies, des raisonnements, des logiques, des théories, opinions, perspectives, des idéologies humaines ou religieuses qu’il compare à des forteresses. Une forteresse était un bastion que des assaillants souhaitaient conquérir et renverser. Mais c’était aussi une prison dans laquelle les gens étaient enfermés. Et Paul évoque ceux qui sont enfermés, prisonniers de ces forteresses.

Paul veut donc détruire, renverser ces forteresses c.-à-d. réfuter (comme dans un débat) tout système de pensée qui nie Dieu afin que chacun connaisse « la vérité qui rend libre » dit Jean parce que ces systèmes de pensées sont autant de mensonges opposés à l’Écriture. Ces forteresses existaient dans les esprits et les vies des corinthiens. A l’époque de Paul, ces forteresses s’appelaient gnosticisme, philosophie grecque, légalisme, etc.

Aujourd’hui ces forteresses ont d’autres noms. Ce sont tous ces « ismes » modernes : relativisme (pas de vérité absolue) ; rationalisme et scientisme (est vrai uniquement ce qu’on peut prouver) ; le plus actuel : matérialisme athée (ce que nous sommes, ce que nous aimons se réduit à la matière, à la chimie et aux gènes) ; pensons à toute idéologie politique ou religieuse comme l’orientalisme New Age et ésotérique (l’homme est dieu). Ce sont des raisonnements plutôt tenus par des personnes qui refusent clairement toute idée d’un Dieu créateur et Jésus comme sauveur.

Paul les dénonce comme étant des « hauteurs qui s’élèvent avec orgueil contre la connaissance de Dieu » ? Une hauteur est un rempart et le grec utilise ce mot pour désigner quelqu’un qui s’élève, qui s’exalte lui-même, qui est enflé d’orgueil. L’orgueil c’est vouloir se passer de Dieu ! L’homme affirme fièrement et vise son indépendance de Dieu. Beaucoup de ces « ismes » sont centrés sur l’homme. L’homme devient l’origine, le centre et la fin de toute chose. Il est son propre Dieu.  Il veut se construire indépendamment de toute référence à Dieu. Pire il veut s’asseoir sur son trône ! Quelle prétention !

Il existe tout plein de forteresses parfois plus subtiles que nous avons acceptés, intégré dans nos esprits et dont nous sommes prisonniers. Des philosophies de vie, certaines théologies, des raisonnements qui sont toujours encore un peu à l‘œuvre même une fois devenus chrétiens et parfois issus de la pensée populaire ou venant d’autres cultures. Par exemple : « Je suis comme cela et rien ne peut y faire » ; « Jésus c’est un chemin parmi tant d’autres » ; (Proverbe asiatique) « C’est notre destinée, rien ne pourra y changer » ; « Je ne suis pas digne ni capable de faire ceci » ; etc.

  1. Pourquoi est-ce un problème ? Les enjeux.

Ces raisonnements véhiculent des mensonges qui sont contraires à ce que Dieu dit dans sa parole sur lui, sur son caractère, sur sa volonté pour nous et pour ce monde. En fait ils sont même carrément incompatibles avec le royaume ! Et il faut bien comprendre que toute croyance influence notre vie. Et le problème c’est, écoutez bien, que nous agissons toujours en fonction de ce que nous croyons.

Ex : si je dis « je suis comme cela et rien ne peut y faire » 

1° vous ne chercherez pas à changer. (Jésus invite à changer = possible)

2° c’est faux car Christ est mort pour qu’on puisse changer.

3° Vous refusez à Dieu et à son Esprit le pouvoir de vous changer afin que vous deveniez ce qu’il avait prévu que vous soyez (c.-à-d. en l’occurrence transformés à son image, conduits à la sanctification).

4° Du coup vous ne cherchez pas à passer par la case « repentance », ce qui en soit est aussi une forme d’orgueil (car on veut se passer de Dieu).

5° Vous oubliez ce que Jésus a fait pour vous à la croix et vous ne comptez pas sur sa grâce et son esprit pour vous changer… Typiquement, ici vous êtes prisonnier d’une pensée alors qu’il vous désire libre de connaitre son amour et sa grâce transformatrice.

Ces forteresses nous enferment dans le statu quo et nous empêchent de grandir dans la foi, en maturité et à la ressemblance de Jésus ; elles suppriment le droit à Christ d’être seul Seigneur et sauveur de notre vie. Et du coup quand vous lui enlevez son autorité de créateur, de roi, cela nous détourne de l’obéissance et de l’allégeance qu’il mérite, lui et lui seul.

Dans Actes 26, Paul raconte sa conversion et l’appel de Dieu sur sa vie : « je t’envoie pour que tu leur ouvres les yeux, pour que tu les ramènes de l’obscurité à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu » et écoutez bien la suite : « s’ils croient en moi, ils recevront le pardon de leurs péchés et une place parmi ceux qui appartiennent à Dieu ».

Comprenez bien : c’est exactement ce que ne veut PAS l’Ennemi ! Qu’on connaisse Dieu et sa volonté ; qu’on reconnaisse notre besoin de lui, qu’on cherche le pardon des péchés, qu’on marche dans l’obéissance à sa parole pour trouver en Lui la vie, la paix, la joie, la justice, le courage, l’amour et le changement qu’il offre à ceux qui se tournent vers lui.

Mieux et plus on connaît Dieu plus on mesure l’étendue de son amour. Ces noms révèlent sa personnalité et chacun des noms de Dieu est un antidote à nos peurs, nos blessures, nos besoins. Chacun de ces noms nourrit et fait grandir notre confiance en lui. Pr 18,10 : « Le nom du Seigneur est une tour forte ; le juste s’y réfugie et se trouve en sûreté ». Psaumes : Dieu est et devient cette fois une bonne forteresse dans laquelle nous sommes en sécurité à l’abri des attaques et mensonges du monde et de l’Ennemi.

  1. Comment s’attaquer à ces forteresses ?

Paul nous invite à « renverser ces forteresses et amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ ». Comme on a dit il s’agit de réfuter ces raisonnements, amener chacun à se soumettre, dans le sens d’amener chacun à obéir au roi pour faire ce qu’il demande. Et pour cela Paul n’utilise pas la sagesse/rhétorique humaine. Certes Paul était bien formé. Mais nous n’avons pas besoin d’avoir un doctorat en théologie pour y arriver. L’intelligence seule ne démantèle pas les raisonnements profondément enracinés dans nos esprits.

Le combat est spirituel et les armes spirituelles seront : « l’épée de l’esprit, qui est la parole de Dieu » et aussi la prière (Eph 6). Parole et Prière.  Parole : Paul dit en 2 Tm 3,16 : « Toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice ». Nous voulons repérer tout raisonnement qui n’est pas « synchro » avec la parole pour aider chacun à connaitre qui est Dieu et à lui obéir. Il faut opposer le mensonge à la vérité ! Et c’est pourquoi connaître sa Bible est important ! « Elle est comme un feu qui fait voler le rocher en éclats » dit Jr 23,29.

Ce qui rendait persuasives les paroles de Paul, c’est la puissance du Saint-Esprit qui les accompagnait. D’où le rôle de la prière : ces forteresses doivent faire l’objet d’attaques sans relâche sous la forme d’intercessions régulières et soutenues par les églises. L’Ennemi aveugle le monde et seul le Seigneur peut renverser les pensées et conduire quelqu’un dans la Vérité qui rend libre. La Parole peut toucher les cœurs et renverser des forteresses quand elle est conjointement portée dans la prière en demandant à l’esprit d’agir.

Exemple de quelqu’un habité par une vision de Dieu faussée : « Dieu est une énergie impersonnelle qui n’a pas besoin de nous ».

j’identifie et je réfute ce faux raisonnement. Il n’est pas syncho avec la Parole car celle-ci nous dit que Dieu n’est pas une énergie mais une personne, un père plein d’amour et de compassion qui s’occupe de ses enfants (Ps 103).

je demande à Dieu dans la prière que cette parole de Dieu touche la personne afin qu’Il renverse cette pensée et la déracine de son esprit afin qu’il accueille la vérité pour lui-même.

qu’en pense Jésus ? Se soumettre à lui c’est lui obéir : cela implique de renoncer et rejeter un mensonge, de vivre comme il me le demande. De respecter Dieu comme créateur qui nous appelle à son service et d’œuvrer pour son royaume.

Pour conclure : si Paul parle des forteresses d’autrui, cela peut aussi s’appliquer à nos propres forteresses. Quelles sont-elles ? Demandons au Seigneur ! Identifions à la lumière de sa Parole tout ce qui nous empêche de grandir dans la connaissance de Dieu ; prions qu’il nous les révèle et nous aide à les renverser et soumettons-nous à sa parole afin de rentrer dans une plus grande obéissance : nous obéissons non par soumission mais parce qu’il nous aime. Lui obéir montre que nous l’aimons, que nous lui appartenons et qu’il est devenu notre roi !

Prière : Seigneur, nous voulons connaître et faire connaître la vérité qui libère et cette vérité c’est que tu es un Père qui nous aime, tu es venu en Jésus-Christ pardonner nos péchés et tu désires une relation personnelle avec nous et tu nous envoies être témoins de ton royaume. Révèle-nous au fil des jours tous les raisonnements et pensées qui nous empêchent de vivre dans une plus grande liberté et obéissance. Viens démanteler ces raisonnements qui ne sont pas synchro avec ta Parole.

Textes : Psaumes 18,2-4 ; 62,6-9 ; 144,1-2 ; Jean 14 versets 15;21;23-24 ; 2 Corinthiens 10,1-5 

Pour aller plus loin : quelle forteresse/mensonges nous empêchent (ou empêchaient) de grandir dans la connaissance/l’obéissance de Dieu ?

Inscrivez-vous à notre bulletin d'information

Vous recevrez par mail les informations utiles et importantes de notre paroisse, ainsi que des messages de la part de nos pasteurs (prières, méditations, ...)

Votre inscription nous est bien parvenue. A bientôt !