Thomas est souvent trop vite jugé pour son manque de foi… Dieu merci il y a un Thomas dans l’Evangile. Il est bon qu’il y ait un Thomas dans le groupe des disciples. Car nous pouvons nous identifier à lui nous qui n’étions pas là il y a 2000 ans pour voir et toucher Jésus pour nous assurer qu’il est bel et bien ressuscité !

  1. Thomas et les plaies de Jésus 

Pourquoi Thomas était-il absent la 1ère fois où Jésus s’est montré vivant ? Thomas était sans doute anéanti par sa mort, emporté par le chagrin et peut-être préférait-il rester seul… Thomas aimait Jésus, il lui était fidèle, loyal, décidé à le suivre et son amour pour lui était tellement fort qu’il était prêt à mourir pour lui… Alors il a peut-être dit à ses amis : « svp, ne me faites pas croire qu’il est vivant si ce n’est pas le cas. Je l’ai vu mort.  Je n’ai pas envie que mes espoirs soient anéantis une fois de plus. S’il est vivant alors je veux voir ses plaies ». Qui pourrait lui en vouloir ? N’aurions-nous pas envisagé la même chose ? Et puis après tout, est-ce que les autres disciples ont tout de suite cru quand on leur a annoncé que Jésus était vivant ? Non, pas du tout !

Ce qui est sûr c’est que cet épisode nous rappelle que les disciples ne sont pas arrivés tous en même temps ni par les mêmes voies à la foi en Jésus. Mais si les disciples et Thomas n’avaient pas vu Jésus ressuscité, la foi chrétienne n’existerait pas. L’Évangile de Jean a été écrit pour tous ceux qui, comme nous, ne pourront pas voir, toucher Jésus.

Notre foi repose désormais sur le témoignage des apôtres contenu dans cet évangile et c’est le seul pont jeté entre Jésus et nous, les générations ultérieures de croyants. Les versets 30-31 sont très clairs : cet Evangile a été écrit pour nous tous et tous ceux qui n’ont pas vu Jésus pour que nous croyions qu’il est le fils de Dieu et qu’en croyant en lui nous ayons la vie par lui. Paul écrira : « la foi vient de ce que j’entends et ce que j’entends provient de la Parole de Dieu » (Rm 10,17).

Thomas veut toucher et voir. Et Jésus contrairement à ce qu’on croit ne le lui reproche pas. Dans son amour Jésus va montrer à Thomas ses plaies de sorte que nous aussi nous sachions qu’il est vivant ! Que nous nous rappelions que ces plaies et ces marques sont celles de l’amour parfait de Jésus pour nous. Ces plaies sont le prix payé par Jésus pour nous accorder le pardon de nos péchés et la vie éternelle.

Jésus lui montre ses plaies comme preuves. Souvenez-vous, Jésus refusera des preuves aux pharisiens qui demandaient un miracle. Pourquoi cette différence de traitement ? Parce que les pharisiens avaient un esprit d’orgueil et de dénigrement et ils ne se laisseraient pas convaincre quand bien même un mort ressusciterait. Contrairement aux pharisiens qui font preuve de fermeture d’esprit vis-à-vis de Dieu et de défiance vis-à-vis de la vérité, Thomas lui est un chercheur sincère. Il cherche, il est en quête de vérité, d’une réponse. C’est là la différence : les uns voudraient voir mais n’en feraient rien. Voir, toucher, entendre Jésus ne sert à rien si cela ne conduit pas à la foi.

Certains auraient pu voir et s’en tenir aux apparences mais ne rien en faire. Tandis que Thomas voit, confesse sa foi, reconnaît en Jésus son seigneur et son Dieu et va agir en conséquence et partir sur les chemins du monde annoncer la Bonne Nouvelle. Jésus vient vers tous ceux qui cherchent. Au travers de l’Évangile nous pourrons nous aussi le voir non pas avec nos yeux physiques mais cette fois avec les yeux du cœur.

Quand Jésus dit « parce que tu m’as vu tu as cru ; heureux ceux qui croient sans avoir vu » ce n’est pas du tout un reproche fait à Thomas : il constate et se réjouit de sa foi. Et ensuite il déclare « heureux » les gens comme nous et tous ceux qui mettront leur foi en Jésus bien qu’il ne soit plus visible physiquement. Heureux sont ceux qui partagent la foi de Thomas grâce à ce qu’ils ont lu au sujet de l’expérience de Thomas ! Heureux êtes-vous car vous participez à la même joie que Thomas.

  1. Les plaies de Jésus : gage de notre pardon et de notre paix

Par deux fois Jésus donne sa paix à ses disciples. D’abord aux 10 enfermés dans cette pièce et apeurés puis une 2ème fois avec Thomas qui avait manqué sa venue la 1ère fois. Cela signifie que Jésus n’oublie personne et il veut être sûr que nous soyons dans sa paix, que nous goûtions à sa paix. Il l’offre et il désire que chacun la reçoive : à vous qui êtes aussi enfermés chez vous dans la peur, à vous qui vous sentez abandonnés, à vous qui vivez dans l’incertitude, à vous qui vous sentez démunis, à vous qui portez un fardeau, à vous qui souffrez de solitude, qui ne voyez pas d’avenir, vous qui vous sentez coupable, vous qui pensez ne pas assez croire peut-être, qui vous êtes éloignés de lui…

Jésus se tient à nos côtés, le ressuscité se tient près de vous et vous dit « la paix soit avec vous, avec toi ». Je vous rejoins dans tout ce que vous vivez pour y apporter la paix qu’offre ma présence et mon pardon. N’ayez plus peur.

Nous comme Église sommes appelés à faire connaître et prêcher l’Évangile car comme je l’ai dit ces récits sont le support pour raconter tout ce que Jésus a fait, qui il est et ce à quoi il nous appelle afin de mettre notre confiance en lui. Mais Jésus demande à ses disciples quelque chose de bien précis : annoncer le pardon des péchés à tous ceux qui croiront à l’Evangile, à tous ceux qui se repentiront c.-à-d. à tous ceux qui reconnaissent cette séparation d’avec Dieu, à ceux qui admettent avoir voulu vivre sans Dieu.  A tous ceux qui savent avoir besoin de Dieu…

L’Église a cette mission de transmettre au nom de Jésus ce pardon, ce pardon qui apporte la vie, ce pardon qui donne la paix, ce pardon qui relève, ce pardon qui guérit, pardon chèrement acquis par Jésus et dont il porte les marques dans son corps. Le pardon brise le chaînes de la culpabilité et donc aussi de la peur. Pardonner et être pardonné c’est le cœur de la foi chrétienne. Il est la clé de nombreuses libérations.

Paul dit en Rm 10 que toutes celles et tous ceux qui « confessent Jésus de leur bouche et croient dans leur cœur que Dieu l’a ramené d’entre les morts seront sauvés ». Sauvés, guéris, délivrés (en grec c’est le même mot) de tout ce qui nous empêche de vivre la vie en abondance. Recevoir le pardon et le donner à notre tour c’est la condition d’une vie autre, renouvelée, restaurée, guérie et surtout pacifiée.

La paix, notre paix, s’obtient par son pardon. Cela commence toujours avec l’assurance du pardon reçu de Dieu. Ce pardon-là nous conduit à donner d’autres pardons, clé de notre paix et de notre liberté intérieure. Nous n’insisterons jamais assez sur ce point.  « Heureux êtes-vous parce que vous recevez, vous qui croyez en lui, la vie véritable et trouverez la paix qui découle de son pardon » !

  1. L’Eglise: témoin de ses plaies (pardon)

Jésus présente les marques de son amour à Thomas afin qu’il croie. Et après avoir cru il se mettra en marche et deviendra témoin de cet amour pour que d’autres puissent croire à leur tour. On ne peut pas toucher ces marques. Les marques de son amour ne se manifestent plus dans le corps physique de Jésus. Voyez-vous les marques de son amour sont celles qui se manifestent en actes et en paroles dans le et au travers d’un autre corps : celui du corps du Christ qu’est l’Église, à savoir nous tous ici !

Le monde cherche à voir et toucher afin de croire. Mais les seules choses qu’ils pourront voir et toucher sont la marque du Christ en nous et que nous portons quand nous sommes en lui et lui en nous. La seule marque est celle de l’amour, d’un amour patient, bienveillant, accueillant. Un amour qui prend le temps d’écouter. Un amour qui pardonne. Un amour qui donne la vie. Cela devrait être la marque du Christ en nous.

Les gens devraient pouvoir croire en la résurrection en voyant les marques du Christ dans les vies de ceux qui se réclament de son nom, qui marchent à sa lumière et vivent comme il le demande.

Heureux ceux qui croient sans avoir vu mais heureux aussi ceux qui ont vu les marques du Christ en nous ! Heureux sont ceux qui croient et sont en communion avec le Christ et qui le montrent par la manière dont ils aiment et pardonnent. Regardons et apprenons de ceux qui portent la marque du Christ sur eux, qui marchent dans sa lumière et vivent par son amour.

Conclusion : Jésus dit : « regarde ces marques, ce sont celles de mon amour pour toi, pour le monde ; par elle je t’offre mon pardon, par elle tu as la paix, par elle tu as la vie ». Nous ne pouvons pas les toucher mais nous pouvons méditer et nous souvenir de ce que cela a coûté à Jésus pour nous obtenir ce pardon. Nous sommes son corps et nous sommes invités à partager le récit de Thomas et à permettre à d’autres de toucher les marques de son amour et de son pardon que nous portons en nous. C’est l’encouragement que je nous lance pour terminer : oui, faisons en sorte que ces marques puissent être vues AUSSI en nous.

Prière : Père, que les marques de ton amour puissent être vues en moi, dans mes actes, mes paroles, mes pardons. Aide-moi à être témoin de ton Évangile d’une façon ou d’une autre afin que ceux qui ne te connaissent pas croient en toi et se réjouissent du pardon que tu donnes. Merci pour ton pardon. Par lui tu nous donnes ta paix : Seigneur, j’ouvre les mains pour la recevoir maintenant – Souffle sur moi, sur nous. Je reçois ta paix dès aujourd’hui. Qu’elle m’accompagne dans tout ce que je vis. Elle me donne une force nouvelle. Merci pour ta présence et ton amour qui me renouvellent. Je crois en toi : j’ai la vie par toi. Qu’elle coule en abondance en moi et au travers de moi. Pour ta gloire et ma joie. Amen 

Textes : Jean 20,19-31 et Romains 10,8-17

Inscrivez-vous à notre bulletin d'information

Vous recevrez par mail les informations utiles et importantes de notre paroisse, ainsi que des messages de la part de nos pasteurs (prières, méditations, ...)

Votre inscription nous est bien parvenue. A bientôt !